Guillaume Bertolino, « musicien des mots »
« Il aimait le jazz, il aimait toutes les musiques, et ce festival plus que tout. » Tant de fois, Guillaume Bertolino a mis les artistes en avant. Hier soir, c’est lui, notre collègue, notre ami, qui a eu les honneurs du Nice Jazz Festival. La ville de Nice, par la voix de Christian Estrosi, en a baptisé l’espace presse à son nom. Espace Guillaume Bertolino, journaliste niçois, 1974-2017. Cette plaque, dévoilée par sa femme Christelle et son « P’tit Mat’ », accueille désormais le visiteur, dans cet espace où notre regretté « Guiguy », parti soudain le 8 janvier, chroniquait avec une passion contagieuse le plus vieux festival de jazz au monde. « Ses reportages dans Nice-Matin n’ont jamais été de simples compte-rendus. Il y avait de la musique dans ses papiers, de l’émotion, de la vibration, se souvient Christian Estrosi. Ce musicien des mots expérimentait, improvisait, travaillait les sonorités, les rythmes, afin de procurer aux lecteurs les mêmes sensations qui l’avaient rendu tellement heureux. Je crois qu’il a toujours vu ses articles un peu comme des concerts... » Hier, ses amis, ses collègues, les confrères, les artistes ont fait corps autour de la famille de Guillaume. Pour saluer la mémoire de l’homme autant que du journaliste. « Il était la gentillesse, il était la rigueur, il était l’amour de l’art, rappelle « Jef » Roubaud au nom de la famille. Guillaume avait cela de magique qu’il savait créer du lien avec les gens, rompant le rapport de force entre interviewé et intervieweur. A l’image de sa rencontre avec -M- », qui clôture le festival. Guillaume est absent. Guillaume nous manque. Mais le Nice Jazz, dont ila « contribué au rayonnement » dixit Christian Estrosi, continuera longtemps « à vibrer de cet enthousiasme qu’il a su si bien nous transmettre. »