Chute fatale
Une Carrossoise de 17 ans, Alexia, a perdu la vie hier midi à Vence, dans les gorges de la Cagne, victime d’une terrible chute de plus de 20 mètres.
Un petit paradis naturel s’est transformé en enfer, hier à Vence, pour un groupe de sept adolescents participant à une sortie en moyenne montagne. Alexia, une adolescente de 17 ans demeurant à Carros, a perdu la vie après une chute de vingt à trente mètres depuis un étroit chemin surplombant la Cagne. Les secours, placés sous l’autorité du capitaine CRS Montagne Saint-Bonnet, arrivés en hélicoptère de la Sécurité civile et à pied dans les gorges accessibles par le chemin vençois du Riou, n’ont pu que constater le décès sur site, au pied d’une falaise baignée par les eaux arrivant du massif du Cheiron.
Un groupe de sept amis
Que s’est-il passé hier un peu avant midi, au pied d’un baou vençois? Trop tôt pour le dire avec précision. Une enquête a été confiée à la CRS Montagne, basée à Saint-Laurent-du-Var, par le parquet de Nice et les premières constations d’usage ont été effectuées sur place en début d’après-midi. Seule certitude hier : le drame s’est déroulé sous les yeux d’amis de la victime. Garçons et filles, âgés de 17 à 20 ans, étaient venus à Vence pour s’aérer, équipés d’un matériel de camping. Très choqués par ce qu’ils ont vécu, les copains et copines d’Alexia ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers - le groupe milieu périlleux (GMP) de Vence a été activé - et dirigés vers l’hôpital Pasteur à Nice. « Une cellule d’assistance psychologique a été activée, mais n’a pas été utilisée par les jeunes qui ont préféré se recueillir devant le corps de leur amie », a précisé hier soir la préfecture. La chute fatale s’est déroulée à un endroit éloigné de l’agglomération vençoise, mais très fréquenté l’été. Les vasques naturelles de la Cagne attirent de très nombreux baigneurs, surtout les jours de forte chaleur. Malheureusement, les abords du cours d’eau présentent des dangers certains. Un arrêté municipal, en date de juin1996, interdit ainsi toute baignade, mais aussi le camping et la pratique du pique-nique. Un autre panneau prévient du caractère dangereux des chemins d’accès et enfin une interdiction de franchir une propriété privée trône aux abords d’une station de la Compagnie générale des eaux, passage obligé pour s’enfoncer à pied dans les gorges. Malgré toutes ces barrières - il est vrai symboliques -, les amateurs d’eau fraîche et de calme continuent à s’y rendre, par centaines un dimanche d’été. Hier, ils ont été ainsi nombreux à vivre le drame en direct, puis l’intervention des CRS et sapeurspompiers. Sans doute ébranlés, quelques-uns n’ont pas tardé à quitter les lieux. « C’est sûr, il y a des passages délicats, mais que voulez-vous...», lâche l’un d’eux, promettant tout de même de revenir dans quelques jours.