Le meurtrier d’un Cannois interpellé au Maroc
Douze années de cavale viennent de s’achever. Pierre Baraud, recherché et condamné pour un homicide volontaire commis à Cannes le 2 mars 2004, a été interpellé le 13 juillet au Maroc. La France a formulé une demande d’extradition auprès des autorités marocaines, a précisé le parquet de Nice, confirmant une information du quotidien Parisien/Aujourd’hui en France.
Condamné à vingt ans
A l’époque mis en examen pour le meurtre de Kamel Laroussi, 24 ans, commerçant dans le quartier de Garibondy au Cannet, Pierre Baraud, 52 ans aujourd’hui, avait pris la fuite un an plus tard. Il avait profité d’une remise en liberté et d’un placement sous contrôle
judiciaire. Le corps de Kamel Laroussi avait été retrouvé criblé de neuf balles, par un riverain alerté par la fusillade, sur le chemin
de la Plaine de Laval à Cannes-La Bocca. Ce lieu désert et isolé, se situe dans la vallée de la Siagne, près du cimetière de l’Abadie.
On n’y trouvait alors que des exploitations agricoles et des entreprises de terrassement. En 2010, le fugitif a été condamné en son absence à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des AlpesMaritimes pour ce meurtre commis sur fond de trafic de stupéfiants et motivé par une dette de 40 000€, selon le parquet. En requérant une peine de vingt ans de réclusion criminelle, l’avocat général, Jean-Louis Moreau, avait insisté sur le contexte « classique », une opposition entre « trois trafiquants de stupéfiants en discussion pour des produits et des sommes d’argent. » L’un des éléments qui conforterait cette thèse, c’est l’enregistrement d’une conversation, une partie de l’altercation précisément, réalisée le soir fatal, à 0 h 10 par la victime avec son téléphone portable. Vingt minutes plus tard, Kamel Larroussi succombait sous les balles. À la clôture du procès, l’une des soeurs de Kamel Larroussi était venue à la barre et au nom de la famille du défunt, avait expliqué que cette mort était « préméditée ». Elle avait ensuite livré la conviction de la famille et désigné le coupable. Dès son interpellation, Pierre Baraud avait nié toute implication et son avocat, Me Jean-Louis Keita, plaidé l’acquittement. Il avait soulevé plusieurs hypothèses, notamment la présence d’autres tireurs. Il s’était appuyé sur l’absence d’éléments matériels, de résidus de tir, ou d’arme. En vertu de la loi, Pierre Baraud devrait être rejugé à son retour.