Chevrot respecte la tradition
« Etre première française ne me fait pas grand chose. J’en ai chié tout le long du parcours Le vélo n’a pas été terrible et je me suis aussi arrachée sur la course à pied. Qu’estce que ça me fait d’avoir réussi à monter sur le podium dans le final
Je ne m’attendais pas à monter dessus ni à faire un Top . Même si les pointages étaient positifs, j’ai juste essayé de tout donner en me disant qu’on verrait bien ce que ça allait donner. » Denis Chevrot supporte visiblement la pression. Alors qu’Yves Cordier, le directeur d’Ironman France avait annoncé que le Chalonnais avait les capacités de monter sur le podium et qu’il était le meilleur espoir de victoire pour le clan tricolore, le triathlète de 29 ans n’a pas flanché hier. « Chevrotine », de son surnom dans le circuit, s’est offert la 3e place sur la boîte et un résultat de prestige à 8’12’’ de Van Lierde.
« Juste envie de boire une bière »
« Je suis fier, confiait-il à peine la ligne franchie. J’aurais bien aimé gagner puisque Hervé (Faure, ndlr) est le seul Français à s’être imposé (en 2005). Ça aurait été bien qu’il y en ait un autre mais c’était dur. Je me demande d’ailleurs à chaque fois pourquoi je fais ça (des Ironman) puis je resigne. Je ne suis pas un grimpeur et la fin du col de l’Ecre et le col de Vence ont été difficiles pour moi. Là, je ne veux plus parler de triathlon. J’ai juste envie de manger et de boire une bière. » Une performance d’autant plus marquante que Chevrot n’était pas au top de sa forme il y a encore peu de, temps. Gêné par un oedème osseux au tibia, après une chute en Australie il y a un mois, il a dû se faire violence pour participer à cet Ironman. « J’ai réussi à ne pas trop y penser mais je ne savais pas si j’allais pouvoir courir 42 bornes », a confessé le Bourguignon. Au fond, sa course s’est voulue un hymne à l’abnégation. Malgré un retard de 7’37 sur le podium à l’heure d’entamer son marathon, le 7e Français de l’histoire à inscrire son nom dans le Top 3 de l’Ironman niçois ne s’est jamais amouraché du doute, « Aller chercher Fred était impossible mais je savais que certains craqueraient sur le marathon », ajoutait-il. Au fond, Chevrot avait raison. Avoir offert un neuvième podium à la France en treize éditions valait bien une petite bière.