Piétonne blessée lors d’un créneau: mois avec sursis
Le tribunal correctionnel a condamné une quinquagénaire suisse, résidant en Principauté, à neuf mois d’emprisonnement avec sursis pour des blessures involontaires. Cette femme, sans profession, avait heurté, le 26 juillet 2016, une fille de 23 ans au niveau des jambes en faisant un créneau sur le boulevard Albert-II, à Fontvieille. Les juges ont également alloué la somme de 100 000 à la partie civile. Ce jour-là, en manoeuvrant brusquement son puissant 4x4 Mercedes, la conductrice s’est retrouvée sur le trottoir. Elle a percuté au passage un véhicule et embouti la barrière verte de l’enseigne « Brico Center ». La jeune victime qui passait au même moment, a été prise en étau.
« J’ai été opérée fois »
Le président Florestan Bellinzona, après avoir résumé l’affaire, veut écouter la plaignante arrivée à l’audience en fauteuil roulant. «Je ne marche plus, déclare-t-elle avec un regard résigné. Je ne peux plus m’habiller comme je veux. J’ai été opérée 35 fois. De plus, chaque changement de pansement m’oblige à passer par le bloc opératoire ... » Me Bernard Bensa, conseil de la partie civile, souligne le Renversée par un gros x, la victime, une jeune femme de ans, n’est pas sûre de pouvoir remarcher un jour.
peu d’explications précises sur les faits. «La prévenue essaie de minimiser sa responsabilité dans ses déclarations. Peut-être ce véhicule de 2 tonnes fonctionnait-il mal ? Jusqu’à monter sur le trottoir en marche arrière forcée? C’est tellement invraisemblable que l’on a tout de suite pensé un acte prémédité. À un attentat ! D’après l’expert, cette dame s’est trompée de pédale. C’est surtout une erreur humaine et j’aurais aimé qu’elle soit reconnue plus spontanément… »
Et de souligner les conséquences pénibles de l’accident : «Ma cliente n’est pas sûre de pouvoir remarcher! Les médecins ne prévoient pas de consolidations avant 2019 ou 2020. Alors, désignez un expert. Renvoyez le dossier devant les intérêts civils. Ajoutez à la provision complémentaire de 100 000 loin d’être suffisante, la même somme. » La prévenue, à la barre, regrette, s’excuse, compatit et espère que la jeune fille se rétablisse. L’erreur de conduite la hante…
« Consciente du malheur causé»
La représentante du parquet général déplore l’attitude de la fautive. « Madame ne sait pas ce qui s’est passé, insiste avec force le procureur Alexia Brianti. Elle n’a répondu à aucune question et n’a pas reconnu son erreur. Un véhicule aussi lourd laisse imaginer le choc avec un piéton à 20 km/h et les cris de douleurs de la jeune fille. À 23 ans, ce drame a bouleversé en huit secondes sa vie, alors qu’elle rentrait chez elle après son travail. Marchera-t-elle un jour? Il faut sanctionner, même si la peine la plus forte ne viendra jamais réparer les dommages : un an avec sursis et une amende à 45 La sanction ne changera rien aux conséquences dramatiques ni aux souffrances de la victime, évoque à son tour Me Thomas Giaccardi dans sa plaidoirie. «Ma cliente a conscience du malheur causé. Vous avez en face de vous une personne qui ne comprend pas, en toute honnêteté, ce qui s’est passé. Elle a trente-deux ans de permis! Alors, doit-elle aller en prison? Je vous laisse le soin d’apprécier… » Le tribunal réduira de trois mois les réquisitions du ministère public.