« C’est la goutte d’eau » : Acte III en Méditerranée
Après un spectacle hommage aux sauveteurs de migrants, les comédiens Mandine Guillaume et Émilien Urbach envisagent un festival itinérant à la voile en Méditerranée. Ils ont besoin de dons
C’est la goutte d’eau. » Non pas celle qui fait déborder le vase. Mais celle qui, ajoutée à d’autres gouttes, fait que la solidarité en Méditerranée n’est pas un vain mot. C’est surtout le nom du projet de Mandine Guillaume et d’Émilien Urbach, deux auteurs de théâtres azuréens amorcé à bord de l’Aquarius, il y a un an au large de la Libye (lire ci-contre). Sur ce bateau qui vient en aide aux réfugiés, ils ont rencontré des artisans de l’entraide et de la fraternité. Leur ont rendu hommage dans un spectacle, Éclaboussure, au Lavoir Théâtre de Menton. Désormais, le couple s’attaque tout juste à l’acte III du projet, prévu pour le printemps prochain. Sur un voilier de douze mètres qu’ils espèrent financer via une campagne de financement participative (lire ci-dessous). A l’assaut des ports de la Méditerranée, là où se jouent les tensions migratoires actuelles. « Nous allons prendre le large pendant cinq mois et nous jouerons le spectacle devant des partenaires locaux, qu’ils soient issus des milieux artistique, associatif, syndicaliste, institutionnel», expliquent les deux comédiens.
« Une mer sans frontières »
Eux et leur staff sur le bateau. Le public sur le quai. Un festival itinérant, en somme. De Port-de-Bouc en région marseillaise en passant par Gênes, la Sicile, Athènes et Lesbos. « On veut parler de la Méditerranée qui nous unit », soutient Mandine Guillaume. Son compagnon, Émilien Urbach surenchérit: «Une sorte d’hommage à une mer sans frontières qui a été un berceau des En mars dernier, Mandine et Émilien avaient joué le spectacle, Éclaboussure, fruit de trois semaines passées à bord de l’Aquarius, navire venant en aide aux migrants.
civilisations alors qu’aujourd’hui elle est un lieu de tensions où les morts se comptent par milliers. » Il y aura, aussi, des ateliers d’écriture de bouteille à la mer avec les populations locales. De la musique, du cinéma, des espaces de rencontre, des projections de films au gré des lieux. Mais aussi des criées culturelles. « On emmènera au large des personnalités politiques et artistiques. Pour qu’ils confrontent leur regard sur la Méditerranée et forcément sur la crise migratoire. Ils jetteront, eux aussi une
bouteille à la mer, puis ils engageront une discussion qu’on filmera », expliquent-ils. Une façon à eux, de témoigner de manière sensible, artistique, de ce qu’ils voient. Loin des discours médiatico-politiques. Reste à réunir les fonds nécessaires pour que le projet ne soit pas qu’une chimère. Encore une histoire de générosité.
Elle est par ailleurs directrice artistique du Lavoir Théâtre à Menton. Lui est aussi journaliste à l’Humanité.
« Pendant trois semaines, nous avons posé notre regard sur l’équipage : sauveteurs, médecins, sages-femmes, matelots, machinistes, cuisiniers, personnels associatifs », Éclaboussure