Nouvelles agressions à la maison d’arrêt de Nice
Deux surveillants ont été blessés hier par un détenu. Ses collègues ont débrayé à la mi-journée. Les syndicats dénoncent un climat de violence accru
Deux fonctionnaires de la pénitentiaire ont été blessés hier à la maison d’arrêt de Nice. Une agression, une de plus, qui a provoqué la colère des surveillants. À 13 heures, ceux qui devaient prendre leur poste ont débrayé pendant une trentaine de minutes. Hier matin, un gradé responsable des mouvements au quartier disciplinaire à la maison d’arrêt a en effet reçu un coup de point au visage de la part d’un détenu. Selon le syndicat UFAP-UNSA Justice, il a fallu l’intervention de collègues pour maîtriser le détenu et le réintégrer dans sa cellule. Le surveillant du quartier a également été blessé à la main. Tous deux ont été pris en charge au Centre hospitalier Pasteur 2.
Dix couteaux et armes saisis
Dimanche, un autre surveillant s’était fait cracher au visage suite à une intervention dans une cellule. Selon FO, l’agression était l’oeuvre d’un individu radicalisé, condamné pour apologie du terrorisme. « Nous avons en face de nous des profils toujours plus dangereux, il y a un véritable ras-le-bol des agressions parmi le personnel pénitentiaire », condamne Blandine Galichet, représentante FO pénitentiaire. Au syndicat Ufap-Unsa justice, on relève que la violence est banalisée. «Ce n’est pas moins d’une dizaine de couteaux ou autres armes artisanales qui ont été retrouvés lors de fouilles de cellules depuis le début de l’été», déplore Nordine, délégué syndical. La population de la maison d’arrêt de Nice serait de nouveau en surchauffe avec un taux d’occupation atteignant les 190%... «L’UFAP ne cesse de dénoncer cette surpopulation et ce paradoxe de notre chef d’établissement toujours plus à l’écoute des détenus que de son personnel», dénonce le syndicat. Selon Force ouvrière, l’agression d’hier matin était inévitable. «Ce détenu relève du psychiatrique, il s’en était déjà pris à du personnel hospitalier. Ultra-agressif, il devrait se trouver en établissement spécialisé. » Les deux syndicats réclament plus de considération pour le personnel ainsi que des sanctions disciplinaires contre les détenus concernés, et leur transfert.