Monaco-Matin

« Le coeur rouge et noir »

Passé par les deux clubs, Dario Cvitanich, désormais à Banfield, lance cette affiche de gala

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Dario Cvitanich n’a rien perdu de sa maîtrise du français. Son talent de buteur, lui, demeure intact, également. De retour à Banfield, son club formateur, il est redevenu le goleador connu à Nice, club qui l’a érigé au rang d’idole locale. Ses 19 buts lors de la saison 2012 - 2013 (4e) sont encore dans les mémoires. Ce soir, «sonclub» affronte l’Ajax Amsterdam, dont il a défendu les couleurs de 2008 à 2011. « C’est un peu mon match, rigole-t-il. Mais mon coeur est rouge et noir, évidemment. J’ai tellement de souvenirs magnifique­s avec Nice. »

Dario, ce Nice - Ajax, c’est votre match ?

Et oui, ce sont mes deux clubs en Europe. D’ailleurs, j’ai eu un coup de fil de Nice qui voulait que je vienne. Mais c’était compliqué car je suis en pleine préparatio­n d’avant-saison. Ici, à Banfield, je suis capitaine, je ne pouvais pas partir 3-4 jours. Je me dois de donner l’exemple.

Qui allez-vous supporter ?

C’est une belle affiche, mais mon coeur est rouge et noir. Je suis très heureux de voir ce club grandir de la sorte. L’Ajax, c’est un monument du foot, une ville merveilleu­se, où il fait très bon vivre. Mais le Gym, ça restera mon club. J’ai tellement de magnifique­s souvenirs. Je vais regarder ce match à la télévision en espérant que Nice se qualifie. J’espère vibrer.

Ça fait 57 ans que le club n’a pas joué la Ligue des champions...

Vraiment ? C’est incroyable. Tu imagines,  ans... Ça va être quelque chose de magnifique pour les supporters. Quand je repense à mon passage à Nice, il y a tellement d’émotions, de la mélancolie aussi parfois. Tu sais, ma femme pleure quand elle reparle de notre vie sur la Côte d’Azur. Elle veut absolument revenir, pour revoir nos amis, pour que Lupe

(sa première fille) retrouve sa ville de naissance. Je lui dis de ne pas s’inquiéter, qu’on allait revenir. J’espère que ce sera possible en décembre. Peut-être qu’on vivra même à Nice, une fois à la retraite. Qui sait ?

Dario Cvitanich, c’est encore une idole à Nice ?

(Il rigole). Arrête, Ben Arfa et Balotelli m’ont dépassé. Les supporters me manquent terribleme­nt. Je me dois de venir leur dire au revoir. On a partagé des moments si intenses.

Lesquels vous reviennent immédiatem­ent à l’esprit ?

J’en ai tellement. Le premier but à l’Allianz Riviera, celui-là, personne ne me l’enlèvera. Il y a aussi la qualificat­ion en Ligue Europa, la victoire contre Marseille... Mes  buts de la première saison, ce n’est pas rien. Nice, c’est spécial, c’est en moi, dans mon coeur, à jamais. Dès que je peux, je regarde les matches. Ça me fait énormément plaisir de voir Cardinale, Koziello ou encore Valentin (Eysseric). Quand on jouait ensemble, c’était un bébé (rires). Quant à Cardinale, c’était le e gardien. C’est incroyable son évolution. Il dégage quelque chose dans sa cage, il a bien évolué.

Les supporters niçois veulent que ce soit la Bombonera de Boca Juniors, contre l’Ajax Amsterdam...

Mais, c’est normal. Nice, c’est tellement chaud. En Argentine, je dis à mes amis que ce club, c’est comme un club argentin. Il y a une telle passion, une telle ferveur, le stade est chaud. Au Ray, c’était exceptionn­el !

Depuis votre retour à Banfield, en janvier dernier, ça se passe plutôt bien (16 matches, 9 buts en championna­t)...

Super bien, même. J’ai retrouvé de très bonnes sensations après mon expérience aux Etats-Unis

(D2). À Miami, on avait la belle vie, mais c’était un peu trop les vacances même. La pression me manquait. À Banfield, je suis une idole, le capitaine, et ça me donne de vraies responsabi­lités. On a joué le titre jusqu’à la dernière journée avec Boca Juniors. C’est magnifique pour un club comme Banfield qui dispose d’un des plus petits budgets du championna­t. On est qualifié pour la Copa Libertador­es.

Et vous avez retrouvé votre ami Renato Civelli. Comment va-t-il ?

Il râle toujours autant (rires) .Il marque toujours des buts improbable­s. On a une équipe très jeune, il nous apporte beaucoup. Il avait signé juste avant moi. C’est lui qui m’a convaincu de revenir. Le club traversait une vraie crise. J’ai pu négocier mon départ de Miami. J’avais besoin de rentrer à la maison. C’est superbe de s’être retrouvé avec Renato. On est un peu comme Maxwell et Ibrahimovi­c, on se suit. C’est une belle histoire d’amitié.

Vous vous voyez finir votre carrière à Banfield ?

Je ne sais pas. Il ne faut rien prédire dans la vie. Parfois, je me demande pourquoi j’ai quitté Nice. J’aurais dû être encore là. Mais à l’époque, ça n’allait plus trop mentalemen­t. Avec la maturité, tu comprends certaines choses plus facilement.

Avez-vous des contacts en Europe ?

Oui, avec Metz. C’est un club de Ligue 1, ça peut être intéressan­t. Je ne ferme aucune porte. Il me reste un an de contrat avec Banfield.

Ma femme pleure en parlant de Nice ”

J’ai un contact avec Metz ”

 ?? (Photos Patrice Lapoirie et AFP) ?? « Super Dario » exulte lors de la victoire face à Marseille en . Ci-contre, sous le maillot de l’Ajax Amsterdam.
(Photos Patrice Lapoirie et AFP) « Super Dario » exulte lors de la victoire face à Marseille en . Ci-contre, sous le maillot de l’Ajax Amsterdam.

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