Monaco-Matin

PARAPENTE Outters, l’homme-oiseau

Benoît Outters, licencié au club de Gréolières, a terminé deuxième de la XAlps 2017, une traversée des Alpes de l’Autriche à Monaco en parapente. Il revient sur cette performanc­e

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN HUGUES

L’homme a toujours rêvé de voler, Benoît Outters l’a fait. De l’Autriche à Monaco, en passant par la Slovénie, l’Allemagne ou encore le lac de Garde en Italie, le sportif aventurier a terminé 2e de la XAlps 2017, une des compétitio­ns les plus dures au monde. L’objectif ? Rallier la Principaut­é en survolant les Alpes grâce à un parapente. Les jours de mauvais temps, les athlètes doivent marcher. Benoit Outters a parcouru les 2 268 kilomètres en un peu plus de 12 jours. Une performanc­e hors-norme pour un homme pas tout à fait comme les autres…

Benoît, vous finissez deuxième d’une course exceptionn­elle… Oui, je suis super heureux. Mais j’aurais été tout aussi heureux de seulement participer. C’est une aventure exceptionn­elle, je me suis beaucoup préparé avant la course, ce qui m’avait valu d’avoir la chance d’être sélectionn­é. Comment se sont passées les sélections ? C’est Red Bull qui sélectionn­e les pilotes en fonction de leurs précédents résultats et du CV. Il y a  athlètes qui sont sélectionn­és, les résultats en amont pèsent dans la balance. Pour ma part, j’avais fait assistant d’Antoine Girard il y a  ans en Nouvelle-Zélande où l’on avait traversé l’île du sud en autonomie complète en marche et vol. Et, dans un autre registre, j’avais gagné la édition du Trail du Mercantour il y a  ans également. C’est vraiment différent du trail, où l’objectif est de s’hydrater et d’avancer. Là, il faut prévoir pour s’alimenter plusieurs jours, gérer les gestions des vols, la stratégie. Il n’y a pas de parcours fixe, cela va dépendre de la météo par exemple. Pourquoi vais-je prendre la décision de décoller de ce sommet-là et pas un autre… On ne se contente pas d’avancer, on doit avancer et imaginer. Donc cela passe par des reconnaiss­ances de vols, passages clefs, des décollages. Ce sont des terrains immenses. Votre entraîneme­nt se réalise en plus de votre travail quotidien… Oui, mais j’ai la chance de travailler dans le parapente. Pour me préparer, je reste dans mon entraîneme­nt de trail, puis je vais monter, décoller, me poser. Je réalise cela entre h et h par semaine. Je suis également pompier volontaire, j’ai mon concours et j’attends une place pour passer pompier profession­nel... Quelle distance réussissez­vous à parcourir en vol ? Cela varie selon la météo. C’est une discipline que l’on va pratiquer lors des belles journées avec des météos avantageus­es. En parapente, on peut faire  km d’affilée, par jour. Pour rester en l’air, on va décoller d’une montagne et dès qu’on est suffisamme­nt haut, on retrouve un thermique, on suit un vent… C’est un gros travail d’analyse d’aéronomie. Un vol de Gourdon à Chamonix. J’ai mis à peu près h pour parcourir la distance, sans jamais atterrir. En  jours, j’ai marché  km en tout, soit environ  km par jours à pied sans compter le vol. Donc la préparatio­n physique est vraiment importante. On marche avec nos sacs de  kgs de parapente sur le dos, ça demande d’être en forme ! De d’abord réaliser des vols en solo. Quelqu’un qui s’entraîne régulièrem­ent peut voler seul après une semaine d’initiation. Il faut vraiment essayer !

 ?? (Photo Red Bull) ?? Benoît Outters, ému à l’arrivée. Comment se prépare-t-on à une course de parapente si intense ? Votre vol le plus long ? Vous devez marcher également… Quels conseils donneriezv­ous à quelqu’un qui voudrait s’essayer à cette discipline ?
(Photo Red Bull) Benoît Outters, ému à l’arrivée. Comment se prépare-t-on à une course de parapente si intense ? Votre vol le plus long ? Vous devez marcher également… Quels conseils donneriezv­ous à quelqu’un qui voudrait s’essayer à cette discipline ?

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