Les nouvelles technologies au secours des sapeurs-pompiers
Alors que des incendies extrêmement virulents frappent les Alpes-Maritimes et le Var, notre journaliste « solutions » s’est penchée sur les outils de demain testés dans les Bouches-du-Rhône
Drones, robots, recherche chimique, réalité augmentée... la lutte contre les incendies en forêt fait aussi appel à l’innovation technologique. Un lundi infernal. Plusieurs violents incendies ont ravagé des centaines d’hectares de forêt lundi à Carros dans les Alpes-Martimes ainsi qu’à La Croix-Valmer et Artigues dans le Var. « Les feux sont de plus en plus puissants et deviennent de plus en plus difficiles à éteindre », relève le colonel Claude Picard, directeur du Ceren, le département Essais et recherches de l’Entente pour la forêt méditerranéenne de Valabre. La faute à la végétation « très sèche », au vent et au taux d’humidité dans l’air « assez bas », détaille-t-il encore, inquiet : « la hausse des températures, année après année, augmente considérablement le risque incendie ».
« La recherche opérationnelle »
Au Ceren, basé à Gardanne (Bouches-du-Rhône), on surveille justement cette courbe des températures. Des ingénieurs étudient comment renforcer la sécurité des lignes électriques qui traversent notre pays en cas d’incendie, ou encore avec quels matériaux construire des bâtiments résilients pour l’industrie. « On est dans la recherche, mais la recherche opérationnelle », explique le colonel Picard. Le Ceren procède notamment à « tous les essais nécessaires pour l’application des moyens de lutte contre les feux de
forêt » et évalue l’efficacité des produits et matériels. C’est le cas avec les drones. « On commence seulement à les faire voler pour des applications opérationnelles », commence Claude Picard. Le SDIS des Bouchesdu-Rhône en possède trois, et les expérimentations avec ces engins se multiplient. « On travaille depuis quelques années sur un projet européen, coordonné par Israël, sur l’utilité des drones
en cas de feux de forêt, de sauvetage en mer et d’inondation », poursuit le directeur du Ceren, qui est sur le point d’obtenir un espace aérien pour pratiquer des essais de drones à proximité de Nîmes (Gard) et former des pompiers pilotes.
Les drones pour quadriller le périmètre
À quoi servent-ils ? Principalement à « donner des informations sur le
périmètre du sinistre », reprend le colonel Picard. « Ils sont très rapides, là où le commandement est aveugle », notamment parce qu’ils sont capables de survoler des zones où un équipage ne pourrait s’aventurer. Dans le cas de feux de forêt, ils sont équipés de caméras thermiques qui permettent de localiser les points chauds de départ de feu et repérer d’éventuelles personnes présentes sur les
lieux. « Dans d’autres pays, certains sont capables de faire des largages de produits retardants, mais il faut être prudent. » La principale difficulté étant de coordonner les vols de drones et de Canadair en simultané.