La réalité augmentée pour assurer la sécurité des soldats du feu, des robots pour les assister
Parce qu’il y a encore des pompiers qui se retrouvent prisonniers des flammes, le Ceren (département Essais et recherches de l’entente pour la forêt méditerranéenne de Valabre) travaille aussi sur « la sécurité des personnes ». « On étudie de nouveaux matériaux pour les cabines de secours, et les équipements, des protections thermiques et respiratoires », détaille Claude Picard, directeur du Ceren. La réalité augmentée pourrait, elle aussi, venir au secours des soldats du feu. Plusieurs prototypes de casques ou de lunettes ont été développés ces dernières années. Ils permettraient aux pompiers, souvent gênés dans leur progression par une encombrante caméra thermique, d’avoir une meilleure visibilité à travers les flammes. Une caméra infrarouge projetterait les images dans le masque respiratoire du pompier, qui les verrait en superposition du réel. La réalité augmentée permet également d’ajouter des informations comme la température ou le niveau d’oxygène. Serait-il aussi possible d’ouvrir des vannes et manipuler des lances à incendie là où l’homme s’expose à un trop gros danger? C’est la mission confiée à l’humanoïde SAFFIR, actuellement testé par la Marine américaine. Grâce à ses capteurs laser, le robot parvient à se déplacer en cas d’épaisse fumée, à détecter les zones en surchauffe et à éteindre un petit feu. Imaginé pour maîtriser les départs de feu en pleine mer, SAFFIR fait déjà rêver les pompiers du monde entier. Il n’est pour l’instant qu’en phase de test. En attendant, Colossus a rejoint la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en avril dernier. Conçu à La Rochelle, il pèse kilos et ressemble à un char d’assaut. Il possède la force de hommes et peut porter jusqu’à une tonne de charge (bouteilles d’oxygène ou matériel), tracter un tuyau rempli d’eau, localiser des corps grâce à sa caméra thermique, repèrer les fuites de gaz, déterminer le foyer de l’incendie... Téléguidé par un pompier, Colossus vaporise l’atmosphère ou actionne sa lance à eau pour faire baisser la température. Il peut même monter et descendre des escaliers ou gravir des obstacles de centimètres. Reste à améliorer son autonomie.