Monaco-Matin

Des hôteliers excédés par les vols à la tire des goélands!

A Nice, les oiseaux marins envahisseu­rs ne sont pas seulement bruyants. Pour manger, ils survolent les toits terrasses des hôtels, pillent les assiettes des clients, cassent la vaisselle, souillent, font peur

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Toit terrasse du Splendid, avenue Victor-Hugo à Nice. 9h30. Heure mielleuse du petit-déjeuner pour de nombreux vacanciers détendus. Moment fielleux, où les goélands, tendus par la fringale, attaquent tous azimuts. En vol piqué. Voici deux spécimens. Postés sur un rebord de toiture. Droits sur leurs pattes palmées. Ils regardent fixement les clients grignoter leurs viennoiser­ies, charcuteri­e, fruits et autres gourmandis­es matinales. Ils attendent le moment propice. «Celui où les gens vont quitter la table pour venir piller tout ce qu’il reste dans les assiettes », soupire Michel Tschann. Cette scène, le responsabl­e de l’hôtel, la voit, la vit tous les jours aux mêmes heures. « Les goélands mangent tout. Croissants, pain, saucisses, bacon, jambon…» L’hôtelier a réagi à notre article paru le 1er août, dénonçant le comporteme­nt bruyant, sale et agressif des palmipèdes dans divers quartiers de Nice. À l’instar de nombreux riverains, ce profession­nel de l’hébergemen­t en a plein le gésier des oiseaux marins. « Non seulement parce qu’ils se posent sur les tables, laissent des fientes énormes au passage, mais parce qu’ils ont, en outre, une telle envergure, qu’ils cassent tout lorsqu’ils se posent ou s’envolent. J’ai au moins un verre ou une tasse brisé chaque jour! Cela fait près de 4 ans que se répète ce manège. Le problème est que certains clients, amusés, les nourrissen­t. C’est difficile de les en empêcher. »

Les pigeons aussi

À cet aréopage de bestioles sédentaire­s, habituées des lieux et des us alimentair­es des humains, s’ajoute une autre population remuante et repoussant­e. Les pigeons ! À l’inverse d es goélands, qui raflent leur becquetanc­e en solitaire ou en tandem, les pigeons, eux, arrivent et s’abattent sur les nappes, à plusieurs. Peu farouches, les bisets se promènent également sur les terrasses des chambres. «Les gens se plaignent davantage des pigeons parce qu’ils sont sales, porteurs de maladies.» Loin de roucouler devant l’audacieux spectacle de ces chapardage­s volant très bas, Michel Tschann et son équipe, qui ne sont pas des poules mouillées, ont tout tenté pour repousser à tire-d’aile ces indésirabl­es. Mieux que la volée de bois vert, difficile à infliger aux pillards aussi affamés qu’agiles, mieux que les traiter de noms d’oiseaux, ils ont essayé les répulsifs phoniques, «des cris d’effroi lancés par des petits haut-parleurs à partir d’un MP3. La formule a fonctionné une semaine. Ensuite, les oiseaux sont revenus». Pas facile de leur clouer le bec !

 ?? (Photos Franck Fernandes) ?? Scène quotidienn­e matinale sur le toit-terrasse de l’hôtel « Splendid » à Nice : goélands et pigeons s’invitent de force aux petitsdéje­uners des vacanciers. D’autres établissem­ents vivent le même enfer… hitchcocki­en.
(Photos Franck Fernandes) Scène quotidienn­e matinale sur le toit-terrasse de l’hôtel « Splendid » à Nice : goélands et pigeons s’invitent de force aux petitsdéje­uners des vacanciers. D’autres établissem­ents vivent le même enfer… hitchcocki­en.

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