Lutte acharnée contre les flammes dans les Bouches-du-Rhône
Huit cents sapeurs-pompiers étaient engagés, hier soir, dans un combat contre des incendies frappant Aubagne, Carnoux-en-Provence et Puyloubier. Au moins 220 hectares touchés
Un incendie, qui s’est déclaré entre Aubagne et Carnouxen-Provence, hier en fin après-midi dans une zone boisée et comportant beaucoup d’habitations individuelles, était toujours actif hier soir après 22 h. La préfecture des Bouches-du-Rhône a ouvert une cellule de crise en début de soirée, alors que le feu a parcouru près de 200 hectares en quelques heures seulement. Si aucune habitation n’a été touchée, les pompiers provençaux ont dû protéger pas moins de 800 logements de l’avancée des flammes.
à km/h de vent sur la zone du sinistre
Les touristes logés au centre de vacances Odalys de Carnoux, un temps évacués, ont pu regagner leur chambre. Idem pour les pensionnaires d’une maison de retraite, un temps placés en confinement. Un gymnase restait toutefois ouvert à Carnoux pour accueillir les habitants concernés par le sinistre. Le vent, qui soufflait entre 40 et 50 km/heure, restait actif sur les flancs aux alentours de 22 h. Les autorités craignaient qu’il se renforce dans le courant de la nuit. Le feu, qui a été signalé aux pompiers vers 17 h 30, a progressé rapidement. Les sapeurspompiers des Bouches-du-Rhône ont engagé 500 pompiers et 80 engins de lutte et de commandement et sont appuyés par des moyens aériens départementaux (hélicoptères bombardier d’eau) et six aéronefs de la sécurité civile (quatre Canadair, deux Tracker et un Dash). Mais la nuit les a empêchés
de poursuivre leur intervention aérienne.
Ligne SNCF coupée entre Marseille et Toulon
La ligne SNCF entre Aubagne et Cassis était coupée, ainsi que des lignes électriques. Le trafic SNCF était également bloqué entre Marseille et Toulon pour une durée indéterminée. 1700 voyageurs étaient à l’arrêt en gare de Marseille vers 22 h 30. Ils devaient probablement passer la nuit dans deux rames d’attente mises à leur
disposition par la compagnie de chemin de fer. « La situation est tendue », a concédé un porte-parole de la SNCF « mais tout le monde comprend bien la situation ». L’incendie d’Aubagne était en effet trop proche des voies ferrées pour autoriser la réouverture du trafic. Côté Toulon, deux rames TGV étaient également à l’arrêt. Les voyageurs en provenance de Nice ont été invités à rentrer chez eux. Ils ont pu embarquer à bord d’un train TER parti peu avant 22 heures.
À Puyloubier, dans les Bouchesdu-Rhône commune limotrophe avec Pourrières dans le Var, un autre feu s’est déclaré vers 20 h 30 et a parcouru 20 hectares sur les contreforts de la montagne Sainte Victoire. Si le massif de la Glacière est menacé, la préfecture estime toutefois que « l’évolution est favorable ». À seulement quelques centaines de mètres des habitations, l’incendie, attisé par des rafales de vent à plus de 60 km/h, a ravagé en quelques minutes plusieurs dizaines d’hectares de la Pinade,
une forêt privée peuplée exclusivement de résineux desséchés. Les importants moyens terrestres déployés par les sapeurspompiers des Bouches-du-Rhône, appuyés par des renforts varois, peinaient à venir à bout du sinistre, en raison des sautes de feu et de l’indisponibilité des moyens aériens à cette heure avancée de la journée. Vers 22 h 30, le feu continuait sa progression vers l’intérieur du massif. Au total, 800 pompiers étaient mobilisés cette nuit dans le département.