Interdiction de baignade : l’incident n’est pas clos
Après l’épisode de risque de pollution survenu la semaine dernière, l’association des usagers du port demande qu’une réunion soit tenue en mairie pour évoquer «les dysfonctionnements»
La flamme verte a beau avoir retrouvé sa place sur les plages de Menton, le président de l’association des usagers du port de Garavan (AUPPMG) n’a pas l’intention de mettre son drapeau dans sa poche. « Nous ne pouvons nous satisfaire des réponses données par Veolia», introduit ainsi Georges Grassi dans une lettre ouverte au maire. Après qu’un épisode inédit de déversement d’eaux usées est survenu la semaine dernière (lire nos éditions du 25 et du 26 août), impliquant une interdiction de baignade durant presque trois jours sur toutes les plages de Menton. La société d’assainissement avait alors justifié l’incident par un «amas de filasse et des morceaux de bois qui obstruaient le déversoir d’orage». Une explication qui ne satisfait pas pleinement les riverains.
« Porté préjudice à de nombreux Mentonnais »
«Ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent sans que la population soit réellement informée», poursuit le responsable d’association – engagée, entre autres, dans la défense du littoral mentonnais. Appelant de ses voeux une réunion en mairie pour que « la population et les différentes organisations professionnelles puissent s’exprimer», en présence du délégataire. Entre autres parce que ce problème de risque de pollution du littoral «a terni l’image de notre ville, et porté préjudice à de nombreux Mentonnais et touristes», argue-t-il. Et d’évoquer un dysfonctionnement fréquent dans le réseau d’assainissement du quartier. «Les buses qui desservent les vallons de Garavan, qui traversent l’aménagement des plages artificielles, le terre-plein de Garavan et le port n’ont à ma connaissance jamais été curées et nettoyées (...) Chaque hiver, les immeubles riverains sont inondés par des remontées d’eau dans les soussols et garages.» Un responsable de syndic de copropriété à Garavan explique ainsi avoir déjà eu 15 centimètres d’eau – durant deux mois – dans sa cave. Fait scandaleux, selon lui, au regard de la (lourde) redevance d’assainissement qu’il paie: «Huit euros le m3 d’eau chaude.» «Quand il y a de fortes intempéries ou des coups de mer, l’eau refoule dans les canalisations, vu que les buses sont bouchées. La station d’épuration ne pouvant assumer cette surcharge, l’eau pénètre dans la terre. Puis remonte dans les habitations», explique-t-il. Précisant qu’une bonne dizaine d’immeubles du bord de mer est concernée. Que les épisodes de risque de pollution marine pourraient bien encore monter en puissance.
Courants marins
«Les sédiments qui se sont accumulés depuis des siècles sont actuellement grattés devant Monaco, dans le cadre des travaux d’extension en mer. Et avec le courant, tout arrive dans la baie de Garavan», déplore ainsi le responsable de syndic. La mairie de Menton n’a pas souhaité réagir aux sollicitations du président de l’AUPPMG. Justifiant que «la Ville a pris toutes les mesures qui s’imposaient pour la sécurité du public». Le responsable associatif ne compte pourtant pas s’en arrêter là. Et alerte que ses avocats planchent sur un dossier de plainte contre la société Veolia. Prévenue de cette éventuelle action en justice, la société souhaite attendre le dépôt de plainte pour s’exprimer. Tuyaux en béton utilisés dans l’écoulement des eaux pluviales.