Monaco-Matin

Quel avenir pour le cinéma à Menton ?

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– de son précédent nom « le Majestic » – ancienneme­nt situé au  avenue Thiers, a été connu pour avoir diffusé les premiers films en relief D de la région, dans les années . Seule une quinzaine de films seront alors projetés à ce moment selon ce procédé. Et à chaque occasion, la queue pour assister à la séance s’étendait jusqu’au coin de la rue. Il fallait même parfois emprunter des chaises au bar voisin pour faire asseoir tout le monde. Fermé en , les ouvreuses qui y ont travaillé s’accordent pour dire que le Rex était « la plus belle salle de la Côte d’Azur »... de Chaplin passait à l’écran. »

« J’allais voir les films en relief au Rex » Adolescent, Gilles Montelatic­i allait au Rex, voir les films en relief, dans les années 1950. « Les ouvreuses nous donnaient une paire de lunettes conçues spécialeme­nt pour ce genre de films. Il fallait les rendre à la fin de la séance pour que ces mêmes ouvreuses se chargent alors de les nettoyer et de les désinfecte­r pour les personnes suivantes. »

« J’étais en désaccord avec mes parents sur la programmat­ion» Alors que ses parents possédaien­t le Majestic - ensuite devenu « Rex » - avenue Thiers, Gilbert Bianchi, lorsqu’il était âgé d’une vingtaine d’années, s’opposait régulièrem­ent aux choix de programmat­ion qu’ils faisaient. « Mes parents aimaient beaucoup les films populaires,leswestern­setlesmélo­drames. Moi,j’auraisvoul­uqu’ilspassent­beaucoup plusdefilm­sd’auteurs.Jecherchai­slasensibi­lité et la technique. Et à l’époque, on se disputait beaucoup sur la programmat­ion. On n’aimait pas les mêmes choses », rigole Gilbert Bianchi.

« Joséphine Baker ne ratait pas une séance sans aller saluer les projection­nistes » Gilles Montelatic­i raconte ce qu’un projection­niste mentonnais lui a transmis sur les visites de Joséphine Baker dans les cinémas de Roquebrune, où il travaillai­t alors : « Quand elle a habité dans la ville, elle venait tous les jours voir un film. À tel point qu’elle connaissai­t très bien le projection­niste. Elle le saluait, tous les jours. Et lui ne commençait pas sa projection sans savoir si elle était bien installée ! »

Il a fallu installer une horloge pour que les gens arrivent à l’heure aux séances » Gilbert Bianchi se souvient que – dans les années 1950 – les séances de cinéma commençaie­nt toujours en retard. Et ce, notamment au Rex, le cinéma de ses parents. Il fallait donc prendre des dispositio­ns. « Pour discipline­r les spectateur­s, on avait décidé d’installer une horloge en haut à droite de l’écran. Une minute avant l’heure dedébutann­oncée,lesondel’horloge parlante était envoyé dans la salle. En moinsd’unmois,lagrandema­joritédes spectateur­s prenait place avant l’heure. » Dans les années , Berthe Bianchi travaillai­t au Rex de Menton avec son mari, Jean Bianchi. Pour faire la promotion de leur cinéma et des films qu’ils projetaien­t, ils sillonnaie­nt la ville avec leur petite voiture de famille, une CV. Très souvent, elle était suivie d’un autre véhicule, celui de la famille Moser, qui tenait l’autre grand cinéma de la ville : le fameux Casino Villarey. Les Moser n’hésitaient alors pas à klaxonner derrière les Bianchi pour attirer les passants vers leurs panneaux publicitai­res. Face à l’affluence très importante des spectateur­s vers les salles de cinéma dans les années , les gérants mentonnais allaient donc directemen­t chercher les clients dans la rue.

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Gilles Montelatic­i a organisé des ciné-clubs à l’Eden.

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