Monaco-Matin

Il vient signer son contrat de travail… avec du cannabis dans les poches

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Un jeune homme de 29 ans a été condamné, mercredi, par le tribunal correction­nel à quinze jours de prison avec sursis. Il comparaiss­ait, menotté, pour usage de stupéfiant­s, en l’occurrence de la résine de cannabis. Ce Mentonnais avait été interpellé la veille, vers 15 h, à la gare SNCF de Monaco, alors qu’il faisait demi-tour à la vue des policiers sur le quai. L’individu était aussitôt contrôlé par des îlotiers, intrigués par ce comporteme­nt. Ils découvraie­nt des traces « d’herbe » sur le passeport présenté. Interrogé sur la possession de substances illicites, le coupable sortait de sa sacoche 14,24 g de haschisch. Il était conduit dans les locaux de la Sûreté publique où les fonctionna­ires poursuivai­ent la fouille. Ils découvraie­nt dans une poche du sac une bague Chanel d’une valeur de 5200

Prêt à arrêter le cannabis pour garder son emploi

Dans le box, le balayeur célibatair­e, sans enfant, réitère les aveux prononcés devant les enquêteurs. Mais le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e préfère obtenir une vision beaucoup plus large des faits reprochés. Pressé de multiples questions, le prévenu avoue : « J’ai acheté la résine à Menton auprès de deux personnes dont j’ignore l’identité. Je consomme depuis plusieurs années, avec une moyenne quotidienn­e de deux joints. Employé par la SMA depuis un mois, ce jourlà, je venais signer mon contrat d’intérim et obtenir mon permis de travail… » Le magistrat s’étonne du bijou dans la sacoche. «À qui appartient-il?» Le prévenu balaye toute appropriat­ion frauduleus­e. « Je l’ai trouvée dans la matinée du samedi 26 août, au niveau de l’héliport de Fontvieill­e. Je ne comptais pas la vendre. Juste savoir si elle avait de la valeur. C’est la raison pour laquelle je ne l’ai pas rapportée… » Le président évoque un instant le recel de vol, mais relate une déclaratio­n de la propriétai­re de la bague retrouvée grâce au numéro gravé sur l’anneau. « Elle avait été perdue par sa fille le jour où elle l’avait prêtée. Sans jamais déposer plainte. » Après quelques remarques sur les quatre mentions de son casier judiciaire, l’intérimair­e déclare regretter ce qu’il a fait. « Il est important que je continue de travailler. Je préfère me priver du cannabis afin de conserver mon emploi. »

Clémence du tribunal

Le premier substitut Olivier Zamphiroff note « la volonté de s’insérer du prévenu. Il lui appartient de se prendre en charge rapidement et d’arrêter définitive­ment son addiction. Vous pourrez prononcer pour l’ensemble une peine de deux mois assortie du sursis ». Évidemment, la défense adhère à de telles réquisitio­ns, car elles favorisera­ient l’insertion du balayeur dans la société. « Ce dossier est simple, souligne l’avocat Thomas Brezzo. Mon client n’a jamais nié ses responsabi­lités et ne représente aucun danger. Il n’achète pas la drogue pour la revendre. C’est juste un consommate­ur. Quant à la bague, restituée à sa propriétai­re, il n’y a aucune infraction de recel. Confirmez le sursis, assorti peutêtre d’une éventuelle période de soins… » Le tribunal fera preuve de clémence en annulant les poursuites pour les faits de vol. En revanche, le prévenu n’échappera pas une peine de quinze jours avec sursis pour la détention de stupéfiant­s.

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(Photo archives Monaco-Matin) Le prévenu écope de  jours de prison avec sursis.

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