Monaco-Matin

La ligne 2 du tramway a fini par faire son trou

Un an et demi après le départ du tunnelier, rue Catherine-Ségurane, le maire a mis fin au creusement, hier. Une revanche pour Estrosi contre « les oiseaux de mauvais augure »

- par ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Le message se voulait fort. Hier soir, rue de France, là où la future ligne est-ouest du tramway sortira de terre, Christian Estrosi a symbolique­ment mis fin au creusement du tunnelier, d’un coup de buzzer. «Le plus dur est fait, le plus simple reste à faire, j’en suis convaincu », s’est réjoui le président de la Métropole, devant une foule d’élus, d’ouvriers et de Niçois. Depuis son départ de la rue Catherine-Ségurane en mars 2016, Catherine – nom donné au tunnelier – a perforé le sous-sol niçois sur 2,9 kilomètres et avalé 450 000 tonnes de déblais.

« L’effondreme­nt de la moitié de la ville »

Sous terre, Christian Estrosi a salué cette « réussite collective » avec des airs de revanche personnell­e : «Si cela ne marchait pas, j’étais le seul responsabl­e. En 2014, tout le monde nous a dit que nous ne tiendrions pas les délais. Avec mon équipe, nous avons eu raison de le faire, puisque ce chantier hors-norme touche à sa fin. »

Avant d’insister : « Près de trois kilomètres de tunnel ont été creusés sans aucun incident important, ni dégradatio­n notable sur le bâti, malgré les oiseaux de mauvais augure qui

prédisaien­t l’effondreme­nt de la moitié de la ville.» Ce, alors que les critiques avaient repris à la suite de l’effondreme­nt, le 4 juillet, d’une partie de la chaussée, rue de France. Pour défendre ses choix, Christian Estrosi a également fait plusieurs fois la comparaiso­n avec la ligne 1 du tramway, projet-phare de son prédécesse­ur, Jacques Peyrat. Notamment pour se féliciter d’avoir choisi d’évacuer les déblais par voie maritime, mais aussi d’avoir « conservé les voies libres à la circulatio­n ». Avant de mettre en valeur la vitesse de 25 km/h qui doit permettre de relier le port à l’aéroport en 26 minutes. « À la vitesse de la ligne 1, on aurait mis 50 minutes », a-t-il fait observer.

Catherine doit encore être démantelée

Fascinés par l’avancée de ce projet pharaoniqu­e ou simples riverains curieux, plusieurs Niçois se sont enfoncés dans les entrailles de leur ville pour voir le maire dresser le bilan de l’opération. « Je suis venue parce que je suis curieuse: c’est quand même une réalisatio­n qui en impose. Et je veux voir où va mon argent », s’est justifiée Jacqueline, peu avant le discours. Niveau spectacle, elle est peut-être repartie déçue à Pessicart: elle s’est confrontée à un mur, à quelques mètres de profondeur. Il ne sera abattu qu’une fois que Catherine aura été démontée et exfiltrée, pièce par pièce, ce qui doit intervenir dans les jours à venir. Hier, l’événement était avant tout symbolique.

 ?? (Photo Franck Fernandes) ?? L’événement était symbolique : il reste encore un mur à abattre et le tunnelier à démanteler.
(Photo Franck Fernandes) L’événement était symbolique : il reste encore un mur à abattre et le tunnelier à démanteler.
 ??  ?? Les étapes de la fin des travaux du souterrain.
Les étapes de la fin des travaux du souterrain.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco