La ligne 2 du tramway a fini par faire son trou
Un an et demi après le départ du tunnelier, rue Catherine-Ségurane, le maire a mis fin au creusement, hier. Une revanche pour Estrosi contre « les oiseaux de mauvais augure »
Le message se voulait fort. Hier soir, rue de France, là où la future ligne est-ouest du tramway sortira de terre, Christian Estrosi a symboliquement mis fin au creusement du tunnelier, d’un coup de buzzer. «Le plus dur est fait, le plus simple reste à faire, j’en suis convaincu », s’est réjoui le président de la Métropole, devant une foule d’élus, d’ouvriers et de Niçois. Depuis son départ de la rue Catherine-Ségurane en mars 2016, Catherine – nom donné au tunnelier – a perforé le sous-sol niçois sur 2,9 kilomètres et avalé 450 000 tonnes de déblais.
« L’effondrement de la moitié de la ville »
Sous terre, Christian Estrosi a salué cette « réussite collective » avec des airs de revanche personnelle : «Si cela ne marchait pas, j’étais le seul responsable. En 2014, tout le monde nous a dit que nous ne tiendrions pas les délais. Avec mon équipe, nous avons eu raison de le faire, puisque ce chantier hors-norme touche à sa fin. »
Avant d’insister : « Près de trois kilomètres de tunnel ont été creusés sans aucun incident important, ni dégradation notable sur le bâti, malgré les oiseaux de mauvais augure qui
prédisaient l’effondrement de la moitié de la ville.» Ce, alors que les critiques avaient repris à la suite de l’effondrement, le 4 juillet, d’une partie de la chaussée, rue de France. Pour défendre ses choix, Christian Estrosi a également fait plusieurs fois la comparaison avec la ligne 1 du tramway, projet-phare de son prédécesseur, Jacques Peyrat. Notamment pour se féliciter d’avoir choisi d’évacuer les déblais par voie maritime, mais aussi d’avoir « conservé les voies libres à la circulation ». Avant de mettre en valeur la vitesse de 25 km/h qui doit permettre de relier le port à l’aéroport en 26 minutes. « À la vitesse de la ligne 1, on aurait mis 50 minutes », a-t-il fait observer.
Catherine doit encore être démantelée
Fascinés par l’avancée de ce projet pharaonique ou simples riverains curieux, plusieurs Niçois se sont enfoncés dans les entrailles de leur ville pour voir le maire dresser le bilan de l’opération. « Je suis venue parce que je suis curieuse: c’est quand même une réalisation qui en impose. Et je veux voir où va mon argent », s’est justifiée Jacqueline, peu avant le discours. Niveau spectacle, elle est peut-être repartie déçue à Pessicart: elle s’est confrontée à un mur, à quelques mètres de profondeur. Il ne sera abattu qu’une fois que Catherine aura été démontée et exfiltrée, pièce par pièce, ce qui doit intervenir dans les jours à venir. Hier, l’événement était avant tout symbolique.