Monaco-Matin

Interné pour avoir foncé sur une terrasse à Nice

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Torse nu, musique à tuetête dans la Citroën C3, Jean-Luc Garsi, 56 ans, un habitant de Saint-Laurentdu-Var, avait causé un certain émoi avenue de la Californie à Nice le 18 juillet dernier, vers midi. Des clients, attablés sur la terrasse d’une pizzeria La Piccada, avaient été effrayés par l’embardée de sa voiture. Le conducteur allait et venait depuis un moment, insultant copieuseme­nt l’une des clientes (son ex-compagne) et menaçant de mort le jeune homme qui l’accompagna­it. Arrêté peu après par la police alors que des témoins avaient relevé l’immatricul­ation de la voiture, Jean-Luc Garsi a été placé en détention provisoire. Un psychiatre a été chargé de l’examiner: il a conclu à l’irresponsa­bilité pénale du prévenu atteint d’une maladie mentale, selon le spécialist­e. Le sujet alterne des périodes de profondes mélancolie­s et d’euphorie. Il a été hospitalis­é en psychiatri­e à plusieurs reprises depuis 2008. «Il est dangereux pour lui et pour les autres », explique le médecin. Manifestem­ent, à l’heure de son procès, mercredi, JeanLuc Garsi apparaît plutôt exalté, coupant sans cesse la parole à la présidente du tribunal Laurie Duca. Outre son effrayant gymkhana, il est également poursuivi pour des violences commises sur la jeune femme.

« Une réaction idiote et primaire »

Très volubile, s’exprimant dans un français châtié, JeanLuc Garsi lit des notes qu’il a griffonnée­s : «J’ai giflé mademoisel­le, mais je ne l’ai pas violentée. Je n’ai aucune excuse de l’avoir giflée. C’est une réaction idiote et primaire. Mais je nie toute manoeuvre dangereuse. » La jeune Bulgare explique à la barre qu’elle est terrorisée par cet ex-compagnon qu’elle a quitté tant il était violent. Des photos d’un cocard en attestent. Le prévenu intervient sans cesse. Il explique qu’il souhaitait qu’elle arrête de se prostituer. Coup de colère de la présidente: «Vous n’êtes pas là pour salir la victime! », tonne la magistrate. Jean-Luc Garsi, éconduit, était en réalité venu récupérer une machine à laver et quelques affaires avenue de la Californie. «J’étais torse nu parce que j’ai traîné la machine à laver sur 30 mètres. » Le nouvel ami de la jolie Bulgare l’aurait provoqué à deux reprises. Me Houam, pour la partie civile, rappelle combien sa cliente a besoin d’être protégée et note que le prévenu, malgré sa maladie, a un souvenir très précis des faits. Le procureur Placette s’en remet à l’avis de l’expert. « Son comporteme­nt devant vous est le témoignage de son irresponsa­bilité », souligne pour sa part Me Paravicini, l’avocat de la défense. Jean-Luc Garsi a été libéré hier soir de la maison d’arrêt pour être conduit dans un établissem­ent de soins psychiatri­ques. Il lui est interdit d’entrer en contact avec les victimes. Il devra environ 3 800 euros de dommages et intérêts à son ex-compagne, 1 600 euros au jeune homme. «Je ne prendrai aucun traitement», a répété plusieurs fois le prévenu.

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(Photo G. L.) Grosse frayeur le  juillet lorsqu’un véhicule fait une embardée vers une terrasse.

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