Agression d’une prostituée à Nice: relaxe au bénéfice du doute
La jeune femme, une prostituée nigériane, a patienté toute l’après-midi de mercredi avant que celui qu’elle ne désigne comme son agresseur comparaisse devant le tribunal correctionnel de Nice. Elle ne demande pas de dommages et intérêts. Seulement les 250 euros que lui a volés l’individu, dimanche, vers 2 h 30 du matin, boulevard Gambetta. La semaine dernière, cet homme de 45 ans de nationalité marocaine, déjà connu de la justice et interdit de séjour en France, aurait refusé de payer une prestation. Il serait revenu dimanche, ivre et menaçant, et se serait fait remettre 200 euros par sa victime. « En billets de 10, 20 et 50 euros. » Le prévenu sort une enveloppe avec son argent: « Pas de billets de 10 euros », observe le greffier. Pas de témoin, pas d’enregistrement vidéo, un couteau retrouvé dans une poubelle à proximité mais que le prévenu réfute avoir possédé… Le procureur Placette estime que les charges sont insuffisantes pour condamner le suspect. Me Philippe Ribeiro de Carvalho, l’avocat de la défense, partage le même avis. Il plaide la relaxe. Le jeune avocat ne manque pourtant pas d’être ému par la jeune femme qui réclame justice avec patience et obstination. Le prévenu a répété tout au long des débats : « Tout ce qu’elle dit est faux. » Le passé de cet homme qui dit travailler dans le bâtiment ne plaide pas en sa faveur. Partageant sa vie entre San Remo et Nice, il est sans domicile fixe. Il est en situation irrégulière dans l’espace Schengen. Il a cinq condamnations à son casier, notamment pour une agression sexuelle et des vols aggravés. L’individu sera finalement relaxé au bénéfice du doute. Il peut repartir du tribunal avec les 1 020 euros qu’il avait en poche. De l’argent gagné en travaillant au noir sur les chantiers, a-t-il expliqué.