Paca consacre millions d’euros à la sécurité des lycées
Dans la salle Bergasse de l’Hôtel de Région, à Marseille, lorsque les journalistes demandent à Renaud Muselier des précisions sur le programme « Éducation et formation » de rentrée scolaire qu’il vient de présenter, il esquive, attendant que son collaborateur discret lui fasse glisser quelques fiches. « Je n’ai pas tous les chiffres en tête, explique-t-il dans un sourire, mais aujourd’hui ce n’est pas le plus important. Je vous présente les grands axes de la Région pour l’année à venir, chaque chose en son temps. » Des grands axes que le président de région résume en une phrase : « Justice pour tous.»
Modernité à coûts sûrs
« Pour bien progresser, il faut être connecté », lance Renaud Muselier. Et le député européen de se féliciter de « la transition numérique incroyable » dans les établissements en Paca, première en France à « connecter tous les lycées à la fibre optique. » La nécessité de ne pas céder au « tout numérique » a cependant été évoquée, dans l’optique de mettre en exergue les valeurs de « respect envers les professeurs, très importantes pour réussir ». Alors qu’un investissement d’un montant de 1,5 milliard d’euros est prévu sur la totalité du mandat, 45 millions vont être consacrés au plan de mise en sécurité des lycées régionaux d’ici 2020. Parmi les mesures phares : équiper tous les établissements en alarmes différenciées, investir
2,7 millions en système de vidéoprotection ou encore l’augmentation de 30 % du nombre de médiateurs de sûreté aux abords de certains lycées. Si l’apprentissage, la formation et la gestion du budget étaient également au coeur du discours de Renaud Muselier, il n’a pas manqué d’user de comparaisons avec l’administration précédente pour distiller quelques piques. « L’apprentissage est la garantie du plein-emploi », assène le président de Région. « Notre objectif est d’atteindre en fin de mandat, le nombre de 50 000 apprentis, contre 32000 aujourd’hui. » En milieu de discours, le ton se fait plus ferme : «La Région n’est plus un tiroircaisse. Schématiquement, certaines personnes semblaient
avoir trouvé un coffre dont ils connaissaient le code… C’est terminé. » Le successeur du Pass culture +, crée sous Michel Vauzelle, et supprimé l’an dernier car jugé trop coûteux et peu efficace, a aussi été présenté. L’E-pass jeunes sera lancé à l’automne sous forme de carte et d’application. « Avant notre élection, le taux de retour à l’emploi financé par la Région était de 48 %. Nous l’avons déjà fait passer à 58 % et nous souhaitons atteindre 70 % d’ici 2020. » Un journaliste demande « comment ? ». Renaud Muselier sourit et attend qu’on lui glisse une fiche. Il faudra attendre un peu avant d’observer vers quelles destinations mènent réellement les « grands axes »…