Les réactions syndicales et patronale azuréennes
« A la CFDT, nous pensons que ces ordonnances sont une occasion manquée d’améliorer les relations au travail et de sécuriser les parcours, ce qui était une attente forte des salariés. Au contraire de cela, nous assistons à une libéralisation du marché du travail. Les millions de salariés des plus petites entreprises vont être soumis au pouvoir patronal si celui-ci veut déroger au Code du travail. On vante souvent le dialogue social à l’allemande, mais la présence des salariés au conseil d’administration des grandes entreprises ne sera pas généralisée. Ces ordonnances ont donc leurs limites, même si on a réduit la casse sociale dans la branche. » prud’homale, la négociation des salaires à l’intérieur des entreprises, ou encore la possibilité pour les patrons de négocier directement avec les salariés dans les entreprises de moins de vingt employés, qui risque de conduire à un chantage à l’emploi. Cela étant, nous avons été entendus sur certains points. Au départ, la négociation directe était par exemple prévue jusqu’à trois cents salariés. Et, par ailleurs, l’importance de la branche est mieux reconnue qu’elle ne l’était dans la loi El Khomri. » « La philosophie même de cette réforme nous pose problème, dans la mesure où elle part du principe que le Code du travail serait à l’origine du chômage, ce qui n’est absolument pas prouvé. Rien ne dit hélas que ces ordonnances relanceront l’emploi. Ces ordonnances fragilisent par ailleurs les droits des salariés et leur capacité d’intervention dans les entreprises, notamment dans les CHSCT. Cette réforme va remettre en cause le pacte social. » « Ces ordonnances constituent une bonne nouvelle pour les entreprises, mais aussi pour les salariés. Nous allons les regarder dans le détail, mais elles vont dans le bon sens. Elles sont intéressantes dans plusieurs domaines, par exemple la capacité accordée aux TPE et PME de négocier directement au sein de l’entreprise. La fusion des instances représentatives au sein d’un comité social et économique est aussi une bonne chose, tout comme le plafonnement des indemnités prud’homales et la simplification de l’évaluation de la pénibilité, qui constituait une usine à gaz et un casse-tête pour les patrons. La flexibilité de licenciement mise en oeuvre va profiter aux patrons, mais aussi aux salariés, dans la mesure où les premiers embaucheront plus volontiers.»