Monaco-Matin

Le risque chimique s’ajoute au fléau des inondation­s au Texas

Deux explosions ont eu lieu, hier, dans l’usine chimique d’Arkema près de Houston. Le groupe français a fait savoir que de nouveaux incendies pourraient se produire

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La peur d’une pollution chimique planait, hier, sur les sinistrés américains de la tempête Harvey, après des explosions accidentel­les dans une usine texane qui ont libéré des fumées potentiell­ement dangereuse­s mais pour l’instant sans concentrat­ions toxiques. De nouveaux incendies de produits instables sont à redouter dans ce site industriel, opéré par le groupe français Arkema, a mis en garde Richard Rennard, un responsabl­e de la société. L’usine présentait un risque depuis plusieurs jours, qui avait entraîné la mise en place d’un périmètre d’évacuation de trois kilomètres. L’accident s’est finalement produit hier avant 2 h du matin (heure locale), dans l’usine située près du bourg de Crosby, au nord-est de la métropole de Houston. Les services de secours ont d’abord signalé deux explosions et des fumées noires, a annoncé Arkema dans un communiqué. « Ce panache est extrêmemen­t dangereux », a déclaré plus tard Brock Long, directeur de l’Agence fédérale des situations d’urgence (FEMA), dans une conférence de presse. Le shérif du comté de Harris, Ed Gonzalez, a annoncé que 15 de ses agents avaient consulté à l’hôpital après avoir inhalé ces particules en suspension, et qu’ils en étaient ressortis peu après. Lors d’un point presse au petit matin, il s’est voulu rassurant, parlant d’une « série de réactions chimiques » plutôt que d’explosions massives. Inondée et privée d’électricit­é donc de capacité de réfrigérat­ion de ses matériaux hautement inflammabl­es, l’usine d’Arkema fabrique des peroxydes organiques, un composé entrant dans la fabricatio­n de plastiques et de produits pharmaceut­iques. Par ailleurs, le Texas, déjà meurtri par la découverte des corps de six membres d’une même famille, craint que la décrue ne révèle davantage de morts.

Trente-trois morts…

Au moins trente-trois personnes ont trouvé la mort depuis que le sud du Texas a été atteint vendredi soir par l’ouragan alors de catégorie 4, chargé de pluies diluvienne­s. Il a été rétrogradé en dépression tropicale mercredi soir. Le vice-président Mike Pence a quitté, hier, Washington pour aller rencontrer au Texas des victimes des inondation­s, ce que le président Donald Trump n’avait pas fait lors de sa visite mardi. Outre les pertes humaines, l’Etat s’inquiète des dégâts matériels, qui pourraient atteindre entre 30 et 100 milliards de dollars. Le Texas, importante région pétrolière, craint de voir son économie handicapée : quinze raffinerie­s de la région représenta­nt 20,9% des capacités totales de raffinage aux Etats-Unis, étaient fermées ou en cours de fermeture mercredi. La métropole de Houston, quatrième ville américaine, tentait, hier, de restaurer plusieurs services municipaux, comme le métro et la collecte des ordures.

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(DR) Le groupe français redoute la propagatio­n d’une fumée noire potentiell­ement irritante pour les poumons.

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