«Paris- va arriver vite»
Le président du CNOSF Denis Masseglia était l’invité du CDOS 06 au siège de Nice-Matin
Denis Masseglia a répondu à l’invitation du CDOS 06 lundi dernier au siège de NiceMatin et a pu mesurer une fois encore tout l’engouement autour de Paris-2024. Le président du Comité national olympique et sportif français a accepté de répondre à nos questions à quinze jours du vote final de l’attribution des Jeux, à Lima au Pérou, dont le résultat officiel ne fait toutefois plus de doutes.
M. Masseglia, n’avez-vous pas peur que cet engouement s’évanouisse un peu dès lors que l’attribution sera effectuée ? Ce que je ne voudrais pas, c’est qu’on banalise la portée de l’évènement du septembre. Les Jeux Olympiques vont être attribués à la France cent ans après. Il y a des générations de dirigeants et d’athlètes qui se sont battues pour ça. Certes, il n’y aura pas l’émotion de l’enveloppe qui s’ouvre. Mais il ne faut pas diminuer ce qu’être organisateur de ces Jeux représente.
Vous parlez beaucoup de l’héritage que Paris- peut laisser... Je crois qu’on a suffisamment fait de grands évènements sportifs pour que personne ne doute de Denis Masseglia est certain que Paris- sera un succès.
notre capacité à délivrer des Jeux d’excellente facture. Mais au-delà, il y a l’aspect sociétal. On sait que les Jeux sont un fantastique accélérateur pour tout ce qui est héritage matériel et immatériel. Comment faiton passer la France d’un pays de sportifs à un pays sportif ? On aimerait que demain chaque décideur politique, économique, médiatique pense sport, non pas à travers ce qui brille, mais pour tout ce qu’il peut
apporter à l’individu en terme d’éducation, de santé, de lien social. C’est pour moi l’enjeu principal de Paris. Votre récente réélection à la tête du CNOSF vous permet d’aller au bout du projet, c’est une fierté ? A titre personnel, on a envie d’aller au bout d’une aventure qu’on a initiée mais au-delà de ça, je pense que
ne pourra pas se préparer sans que l’on ait rénové le modèle sportif français d’aujourd’hui. Moi, depuis que j’ai été élu en , j’ai prôné une évolution de la gouvernance globale du sport. Depuis - ans, j’avais mis certaines propositions en attente de cette candidature, parce que je crois que le temps est venu, après le septembre évidemment, d’ouvrir le chantier de cette rénovation. Notre modèle date des années . Il y a eu une révolution dans l’approche de la pratique sportive, ça devient une nécessité. va arriver vite. Les Jeux sont le plus grand des évènements sportifs. Ils ont transformé Barcelone, permis à Londres d’inspirer une génération qui a dynamisé la politique éducative du pays. On peut miser sur le sport pour faire en sorte que demain, on ait un monde meilleur.
Il faudra pour cela que les Français brillent... Ils devront en effet répondre aux attentes placées en eux. C’est normal. Un pays qui marche sur le plan de la performance sportive, c’est aussi un pays qui porte une image de dynamisme. Les entreprises britanniques ont bénéficié d’un certain nombre de parts de marché supplémentaires après que leurs athlètes aient brillé à Londres.
Lavillenie, Riner ont évoqué leur envie de continuer jusqu’en ... (Il coupe) C’est bien et j’espère qu’ils seront challengés par d’autres (rires). C’est certain que ceux qui auraient pu penser à arrêter après Tokyo- vont se poser sérieusement la question. C’est tellement beau de faire les Jeux à la maison. Mais en même temps , ce que l’on peut souhaiter, c’est qu’il y ait le maximum de concurrence pour que le niveau général puisse grandir et qu’on optimise nos chances de succès. En principe, le dispositif football sera proche de celui mis en place pour l’Euro, dont Nice a accueilli quelques rencontres. Il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas pour les Jeux Olympiques, d’autant plus qu’il y aura un tournoi masculin et féminin. Les sites de football vont permettre à des grandes villes de France de participer. Ce ne sont pas seulement les Jeux de Paris.
Est-ce que Paris- est la preuve que la France a su grandir de ses erreurs ? Nous avons su tirer un certain nombre de leçons des expériences passées. Si on a bâti le dossier que l’on a aujourd’hui, c’est effectivement en faisant l’analyse la plus objective possible de ce qui nous avait manqué par le passé, en particulier pour Paris- puisqu’on n’est vraiment pas passé loin.
Miser sur le sport pour rendre le monde meilleur”