Les adieux du président Ciotti à ses collègues
Quittant la présidence du Département, Eric Ciotti a défendu hier un bilan marqué par un constant souci de rigueur. Charles-Ange Ginésy lui succédera dans deux semaines
Demain (aujourd’hui), je remettrai ma démission au préfet. Mais je continuerai à être présent au coeur de cette assemblée, laquelle aura un nouveau président qui agira en liberté et en indépendance. » Frappé par la loi sur le noncumul des mandats, Eric Ciotti, présidant sa dernière assemblée plénière, a confirmé hier son départ, du moins comme président, du Département. Le 15 septembre, lui succédera celui qui était son premier vice-président depuis neuf ans, Charles-Ange Ginésy, auquel «les élus de la majorité ont apporté un soutien massif » (1). Au moment de refermer cette page de sa vie publique, entamée lorsqu’il avait succédé à Christian Estrosi en décembre 2008, Eric Ciotti a dit «son émotion» et «sa fierté», se félicitant que son propre successeur hérite d’un « Département en ordre de marche, aux finances assainies ». À l’heure du bilan, il a d’abord rappelé les grands drames auxquels la collectivité a dû faire face : attentat du 14-Juillet, intempéries du 2 octobre 2015, incendies de l’été qui s’achève, insistant sur la manière «exemplaire » avec laquelle la collectivité départementale et ses agents se sont à chaque fois mis en branle pour « exercer leur mission de solidarité ».
« L’argent public n’est pas virtuel »
Le président sur le départ a ensuite mis en exergue ce qui fut sa double marque de fabrique : l’équité territoriale et un sens aigu, quasi obsessionnel, de la rigueur budgétaire (lire ci-dessous). «Il est trop simple de dépenser l’argent public. Il n’est pas virtuel, il faut savoir le gérer avec prudence et efficience. Là où d’autres ont été cigale, j’ai été fourmi et je le revendique. Mais la gestion financière n’est pas une fin en soi, elle ne constitue que le préalable indispensable à toute politique publique. Et nous avons su trouver des marges de manoeuvre financières pour agir là où l’action publique devait être orientée. » Eric Ciotti a ainsi souligné qu’entre 2009 et 2017, sous sa mandature, le Département aura investi 690 millions d’euros pour la modernisation du réseau routier et soutenu de grands projets de transport en commun comme celui du tramway niçois, pour la ligne 3 duquel une subvention de 3,47 millions a encore été votée hier, parmi un volant global de 92 dotations en faveur des communes des Alpes-Maritimes. Le 15 septembre, CharlesAnge Ginésy s’installera donc dans le fauteuil de président qu’occupa son père, Charles Ginésy, durant près de treize ans de 1990 à 2003. D’ores et déjà, il assure l’intérim.
La «patte» Ginésy
« Je remercie Eric Ciotti et les élus de la majorité de leur confiance, a-t-il souligné. Globalement, notre collectivité se porte bien, je m’inscrirai donc dans les grands axes suivis jusqu’ici, même si chacun a sa personnalité et que je mettrai sans doute ma patte sur des sujets qui me tiennent à coeur, comme l’environnement et le numérique. »
1. La réunion de la majorité chargée de valider le successeur d’Eric Ciotti s’est tenue jeudi soir à huis clos. Sur les 49 élus de ladite majorité, une demi-douzaine environ, des proches de Christian Estrosi, se sont semble-t-il abstenus.