François de Rugy : « Élus pour tenir la barre »
François de Rugy n’est pas homme à rugir férocement. Même s’il ne retient pas quelques coups de griffe, égratignant volontiers, au passage d’une question, ses principaux opposants. Avec le sourire. Et un naturel, pour ne pas dire un enthousiasme, que l’on devine toutefois maîtrisé. Cet ancien d’Europe Ecologie-Les Verts, que le grand public a pu (mieux) découvrir lors des débats de la primaire de gauche dite – ironie de la politique ? – de La Belle alliance populaire, a rapidement tourné le dos (tout comme Manuel Valls et Sylvia Pinel) à cette union que d’aucuns considéraient contre-nature, préférant Macron à Hamon. Il faut dire que De Rugy partageait déjà, avec le futur Président, un point (d’exclamation) commun: fondateur du mouvement vert de centre gauche Écologistes !, le positionnement d’En Marche ! ne pouvait, logiquement, que séduire celui qui avait, en 2015, quitté EE-LV, jugeant sévèrement la « dérive gauchiste » du parti. Dénonçant, aussi, les « presse bouton » de l’Assemblée nationale, ces députés de droite votant forcément contre les mesures de gauche, et ces députés de gauche votant forcément contre… On connaît la suite. Endossant désormais la veste de président de cette même Assemblée depuis son élection au perchoir, le 27 juin dernier, François de Rugy est devenu le 4e personnage de l’État par ordre protocolaire. Le plus jeune, à 43 ans, après Laurent Fabius (à l’époque 41 ans). Face à notre rédaction, il livre sa vision d’une rentrée parlementaire qui s’annonce aussi «animée» que décisive pour la suite du quinquennat. Une rentrée aux multiples facettes, tant compliquée qu’enthousiasmante pour chaque parti(e)s, « en même temps »…