Monaco-Matin

« Le moment d’égarement » d’un chauffeur de bus à Nice

- CH. P.

Adressez-nous vos textes et vos photos avant le mercredi 20 septembre en mentionnan­t vos nom, prénom et adresse à mensuel@nicematin.fr ou à Nice-Matin, Service Développem­ent éditorial, 214, boulrvard du Mercantour - 06290 Nice cedex 3. Chauffeur du bus de la ligne 4, il le répète à plusieurs reprises en bafouillan­t, au bord des larmes : « Elle est persuadée que je l’ai touchée mais je ne l’ai pas touchée. » M., 32 ans, employé à Lignes d’Azur depuis neuf ans, marié, père de deux enfants, est soupçonné d’avoir agressé sexuelleme­nt une cliente le matin du 17 juillet. Il nie faroucheme­nt et Alexandra, la cliente qui a déposé plainte le jour même de l’agression supposée, est absente. Le jour des faits, elle venait de l’hôpital Pasteur après une intoxicati­on médicament­euse. Elle était en pyjama, voulait aller à Grosso. M. n’avait pas encore débuté son service. Il était 5h45 mais le prévenant chauffeur avait fait monter Alexandra. « Elle était pieds nus, j’ai eu pitié », explique-t-il, toujours plus mal à l’aise au fur et à mesure des questions de la présidente Laurie Duca. « Auriez-vous pu avoir une sorte de pulsion ? », s’interroge la magistrate. Il lui aurait ensuite suggéré d’aller chercher un ticket perdu par une cliente entre deux fauteuils. C’est alors qu’il en aurait profité pour mettre sa main entre ses cuisses. Le parquet estime qu’il s’agit d’une atteinte sexuelle par surprise sur une personne vulnérable. Le procureur Brigitte Labeille requiert six mois de prison avec sursis à l’encontre du prévenu, inconnu à ce jour de la justice. Le parquet s’appuie sur la plainte très détaillée de la victime et sur les images de la vidéosurve­illance. À 6 heures, on voit la cliente énervée qui pousse le chauffeur. Des images sujettes à interpréta­tion, plaide Me India Fournial, persuadée de l’innocence de son client : « Le bus est stationné en face de l’hôpital Pasteur, les lumières intérieure­s sont allumées, n’importe quel usager peut entrer à tout moment ». Le tribunal condamnera finalement le conducteur-receveur à trois mois de prison avec sursis, l’estimant coupable d’un geste déplacé. Il sera inscrit au fichier des délinquant­s sexuels, mais le tribunal a accepté de ne pas inscrire la condamnati­on sur son casier judiciaire.

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