Monaco-Matin

LIGUE FÉMININE / CAVIGAL NICE «Beaucoup d’humilité»

Jimmy Vérove, nouvel entraîneur des Niss’Angels, s’est confié sur le début de son aventure

- PROPOS RECUEILLIS PAR LEANDRA IACONO

La nomination de Jimmy Vérove pour remplacer Rachid Méziane au printemps dernier a surpris beaucoup de monde. Lui le premier a « cru à une blague ». Mais le président Xavier Le Cerf-Galle ne plaisantai­t pas. Son CV ne présente aucune expérience profession­nelle en tant qu’entraîneur au haut niveau féminin, c’est vrai. Mais le nouveau coach du Cavigal a, au-delà d’un palmarès qui parle pour lui, toujours laissé d’excellents souvenirs dans les clubs où il est passé. «C’est quelqu’un de passionné. Il va relever le défi », avait confié dans nos colonnes sa joueuse Géraldine Robert. Jimmy Vérove a pris le temps d’évoquer avec nous cette nouvelle aventure, qui « quoi qu’il arrive le fera grandir». Xavier Le Cerf-Galle est un ami d’enfance et quelqu’un de confiance. Quand il m’a téléphoné un avril, j’ai quand même attendu le  pour comprendre que ce n’était pas une blague. A Limoges, j’étais vraiment bien, ça faisait deux ans que j’avais repris l’associatio­n CSP Limoges en main, en tant que directeur technique. On avait fait un gros boulot, j’étais vraiment chez moi. Ce n’est pas une décision qui a été simple et facile à prendre puisque mon fils est aussi là-bas en centre de formation mais c’est venu d’un homme de confiance qui a trouvé les mots. J’ai dit banco.

Ce sera votre première expérience en tant que coach d’une équipe profession­nelle, féminine de surcroît… J’ai fait beaucoup de choses, j’ai touché un peu à tout. Quand je jouais à Brest en ProB. J’étais déjà sur le scouting, je recrutais les joueurs, je gérais les séances vidéo, les systèmes de jeu avec Fabien Anthonioz. J’avais donc déjà cette habitude de gestion. Après, il est vrai qu’en  ans de carrière, je ne suis resté que dans le basket masculin. Donc le gros challenge, ça va être de gérer ce côté féminin, un peu inconnu pour moi. Jimmy Vérove, un coach qui partage beaucoup avec ses joueuses.

C’est un sacré défi ! Je viens avec beaucoup d’humilité et avec toute ma passion du basket. Je suis dans l’observatio­n, dans l’apprentiss­age. Féminin ou masculin, ça reste du basket, même si la taille du ballon n’est pas la même. Les filles sont très discipliné­es, carrées. Le basket masculin est un basket de duels qui est beaucoup plus dans l’agressivit­é balle en main, le basket féminin va beaucoup plus loin. On peut toujours se protéger, ne pas sortir de sa zone de confort, je pense que dans ma vie, j’ai tellement eu de pépins physiques que la zone de confort, je l’ai franchie  fois. C’est un gros gros challenge d’arriver dans le circuit féminin. Tout le monde m’a téléphoné. On m’a demandé ‘‘si j’étais sûr de ce que je faisais.’’ Dans la vie, il faut se fixer des objectifs, tenter des choses.

Et si ça ne marche pas ? Si ça marche, tant mieux pour tout le monde, ça aura été un super beau pari.

Si ça ne marche pas, je le prendrai aussi comme une très belle aventure et une super expérience qui me feront grandir. Ce n’est pas moi qui vais embarrasse­r le club. On vient, on essaie, on donne tout ce qu’on a à donner. On a bien travaillé sur le recrutemen­t. A nous les entraîneur­s (Wani Muganguzi sera son assistant, ndlr) de proposer quelque chose d’intéressan­t, histoire de faire venir les gens dans cette salle.

Quel genre de coach êtes-vous ? J’essaie d’être le plus juste possible, protéger l’équipe de la pression, prendre ça sur moi. Un coach qui est à l’écoute, qui partage beaucoup. J’ai aussi des joueuses d’expérience qui vont, je pense, énormément m’apporter. Je ne viens pas là en disant que j’ai tout gagné en tant que joueur, ça c’est terminé. J’ai beaucoup à apprendre des joueuses. J’espère avoir des choses à leur transmettr­e aussi. J’ai une philosophi­e, j’espère qu’elles vont l’adopter le plus vite possible et qu’on pourra avancer ensemble. D’abord, la notion de plaisir car pour moi le basket est un jeu. On a un groupe de  joueuses, il faut concerner tout le monde. Mettre de l’agressivit­é défensive parce que c’est comme ça que l’on gagne un match de basket, en Europe en tout cas. Courir, avoir des intentions, jouer avec beaucoup de confiance, ne pas se mettre dans le doute, se relancer rapidement. On va axer sur une vraie cohésion de groupe, ce n’est pas parce qu’on n’a pas des énormes moyens qu’on doit être résigné et se dire qu’on joue forcément la deuxième partie de tableau. Le cinq majeur, ça ne veut rien dire. Le plus important, ce sont pour moi, les filles qui terminent le match. On ne peut pas feindre en défense, on a besoin d’une bonne gestion du ballon. Pour avoir une vraie intensité défensive, il faut jouer sur - minutes maximum, ce sont les rotations qui vont faire la différence. Etre concerné et venir apporter un impact plus fort que le banc adverse. On ne va pas jouer à  ou à . C’est cette polyvalenc­e sur laquelle on doit construire. Il faut que chacune le comprenne et ne reste pas sur quelque

chose d’individuel. Chaque titre que je suis allé chercher dans ma carrière, c’est parce qu’on avait une cohésion de groupe. ‘‘Ok, on a perdu mais j’ai mis  points’’, tu ne vas nulle part avec ça. Sans joueuses qui ont un esprit de sacrifice, on aura du mal à s’en sortir. Il faut vraiment qu’on arrive à trouver cette dynamique-là. Si c’est le cas, alors on fera des coups.

Vous devez être impatient de débuter la saison le  septembre face à Nantes… Oui. J’ai surtout hâte de récupérer la totalité de l’effectif pour qu’il puisse se hiérarchis­er, se trouver. On est en retard parce qu’il faut faire des choix, on n’a pas des gros moyens donc on construit d’abord une équipe avant de raccrocher tout ce qu’il y a à côté. Les tests médicaux, les appartemen­ts. On sent que la structure peine encore un peu. Je ne connais pas du tout Nice, l’adaptation sera plus facile l’an prochain. Je pense qu’il faut être patient, nous avons essayé de construire la meilleure équipe possible avec nos moyens, avec des gens qui ont eu envie de rejoindre ce projet pour autre chose que pour le chèque.. Ce travail, c’est aussi se mettre en danger pour devenir meilleur. Dans ma carrière, je ne me suis jamais caché.

 ?? (Photos Franck Fernandes) ?? Pourquoi avoir rejoint le projet du Cavigal ? Quel basket prônez-vous ? Y a-t-il déjà un cinq majeur qui se dégage ?
(Photos Franck Fernandes) Pourquoi avoir rejoint le projet du Cavigal ? Quel basket prônez-vous ? Y a-t-il déjà un cinq majeur qui se dégage ?
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