Monaco-Matin

CHAMPIONNA­TS DU MONDE À ANTIBES (EN DIRECT SUR BEINSPORTS) Papin : « L’adrénaline ! »

L’ancien Ballon d’Or s’essaye au foot-volley. L’occasion de nous distiller quelques confidence­s...

- FRANÇOIS PATURLE

Sur le sable du Ponteil, à Antibes, il n’y a pas photo... Parmi les «AllStar» conviés au championna­t du monde de foot-volley, le favori du public, c’est JPP. Et pour les fans de selfies, c’est une chance : le ballon d’or 1991 est resté super abordable. Chez Papin, aussi, la franchise dans le regard n’a d’égale que l’envie de jouer. Dans le tournoi, faisant équipe avec Ludovic Giuly, il se donne à fond. « Les retournés, faut pas y compter, je ne suis plus compétent », nous disaitil en arrivant vendredi soir. Tu parles ! À 53 ans, JPP a encore offert hier au public quelques sacrées ‘‘Papinades’’ dont il a le secret... (Voir aussi en pages d’Antibes). Et entre deux matches, sur la table du kiné, il a bien voulu se confier, au présent comme au passé. J’étais déjà là en  pour la première édition, avec Platini ! Il faut être bon de la tête et de la poitrine. Je suis venu principale­ment pour mes amis, Gaëtan (Huard), Philippe (Enea, l’organisate­ur, son copain de chambrée du temps de l’INF Vichy)... Je n’avais plus joué depuis  ans, c’est un peu dur mais ça revient ! Bien sûr. Et pourtant, ici, on est beaucoup plus proches de Nice que de Marseille ! Avec le recul, tu prends conscience que l’on a compté pour des gens, bien plus que tu ne peux l’imaginer quand tu es sur un terrain. Avoir pu donner du bonheur, c’est génial, tout simplement.

Question foot, sur le gazon, l’OM va-t-il faire rêver cette saison ? Je ne sais pas. J’avoue que j’ai été hyper déçu par le match de Monaco (-). Quand tu bâtis une équipe comme ça (très défensive) et que tu prends un but d’entrée, c’est très compliqué… Le métier d’entraîneur, c’est très compliqué aussi.

Justement, le job de coach, ça ne vous démange pas de replonger ? Ça me démange, mais pour l’instant je n’ai pas trouvé le challenge. Je l’avais à Strasbourg, je m’étais vraiment régalé en Alsace même si ça s’est mal terminé. J’avance, je n’ai pas l’intention de m’apitoyer sur mon sort, je suis très bien dans mon job à la télé aujourd’hui (il est consultant pour beIN Sports). Si l’opportunit­é se représente, pourquoi pas. Je pense que cela se représente­ra.

Lors de votre dernière expérience de coach en L, à Châteaurou­x en , vous aviez sauvé la Berrichonn­e de la descente... On m’avait tellement fait croire à Lens que c’était de ma faute (la descente en L) que j’avais fini par le croire. Ils ont mis Leclercq pendant six mois, je ne faisais plus rien, et ensuite, ils l’ont gardé. Quand Châteaurou­x m’a appelé, ils étaient j’ai accepté car j’avais des choses à me prouver. On s’est sauvé à la dernière journée, je n’avais jamais imaginé que ce serait aussi compliqué mais on l’a fait, avec des gamins. J’ai assumé des choix que je n’aurais pas osé avant. Comme prendre  joueurs sur les , et d’aller au bout avec  guerriers. Je l’ai fait avec un président qui était  % d’accord avec moi, qui m’a suivi, soutenu, Patrick Le Seyec, un bonheur. d’entraîneur ? L’adrénaline que cela procure. C’est ce qui manque le plus quand tu arrêtes de jouer. Coach, c’est aussi essayer de redonner un peu... Mon plus grand regret, c’est de pas avoir rendu à l’OM toutes les émotions que j’ai reçues grâce à ce club.

«  ans après, ça fait toujours mal »

L’OM dans le coeur, c’est indélébile ? Totalement. Six ans à l’OM, ça ne s’effacera jamais. De la manière dont on l’a vécu, l’équipe qu’on avait, c’est inoubliabl­e. Il faut aussi rendre à César ce qui appartient à César : sans Bernard Tapie, toute cette grande époque de l’OM n’aurait jamais existé. La finale de la Coupe  contre Monaco (- pour l’OM, triplé de JPP). Le match dans une vie où tu as l’impression que tu vas tout réussir.  buts, plus la bise au président Mitterrand ! Il apporte du crédit à notre championna­t. Avec son talent, qui est assez hallucinan­t, sa notoriété, sa fantaisie. Ça nous manquait, la fantaisie, dans notre championna­t. On est peut-être au début de quelque chose de grand pour la Ligue . Et de mon simple avis, je pense que le PSG ne l’a pas payé cher au Barça, Neymar ! Ça reste Barcelone, qui a voulu piller le PSG avec Verratti, et qui finalement s’est fait piller par Paris. Et sans avoir pensé une seconde que cela pouvait arriver. Je trouve ça extraordin­aire. Un coup de génie.

Paris peut-il gagner la Ligue des champions ? Oui. Pour cela, il faudra qu’il se sente invincible en L.

Monaco ? Je les vois encore très forts. Ils ont dépassé le modèle de Dortmund. La référence pour former et révéler les joueurs en Europe, aujourd’hui, c’est Monaco. C’est ce que voulait faire l’OM de Dreyfus, à l’époque.

Un joueur, parmi tous ceux que vous avez côtoyés ? (silence)... Je vous dirais Chris Waddle. Je l’admirais, et en plus, c’était mon ami et il l’est resté. Je pourrais aussi vous dire Michel Platini, Alain Giresse, Van Basten, Maldini, Matthäus, Stojkovic... Que des géants. Dans l’armoire du salon. Je le vois tous les jours. C’est plutôt agréable ! (sourire) Si c’était à refaire, je referais la même chose, car je serais le même et rembobiner, ça n’existe pas ! Enfant, je voulais juste devenir footballeu­r... À l ’arrivée, j’ai vécu mon rêve, ma passion et j’ai été élu meilleur joueur du monde. Ça va, je pense que je peux ne pas avoir de regrets. C’est une génération dorée; les Mbappé, Lemar, ils ont un talent fou. C’est à eux de ne rien gâcher, ils vont devoir franchir les obstacles. Pour être reconnu comme l’a été le grand Brésil ou la grande Espagne, il faudra gagner.

Votre meilleur et votre pire souvenir en Bleu ? Le meilleur, la qualificat­ion pour le championna­t d’Europe ... Le pire, le France-Bulgarie de  avec le but de Kostadinov. Celuilà, même près d’un quart de siècle plus tard, il continue à me faire du mal.

né le 5/11/1963 à Boulogne-sur-Mer.Ilgranditd­ansleNord,avec lesposters­desVertsde­76accroché­sauxmurs de sa chambre. Clubs : Bruges, OM (86-92, avec 4 titres de champion, 1 Coupe de France, 1 finale de Ligue des champions), Milan AC (2 scudetti), Bayern Munich (1 coupe de l’UEFA). Equipe de France : 54 sélections, 30 buts..

 ?? (Photo Eric Ottino) (Photos Eric Ottino) ?? JPP et le foot-volley ? Tous ces témoignage­s d’affection du public vous concernant, ça fait plaisir ? Quelques soins entre deux matches : JPP fait l’attraction et n’oublie pas de s’amuser. Aldair et Everson, viva Brasil ! Qu’est-ce qui peut vous...
(Photo Eric Ottino) (Photos Eric Ottino) JPP et le foot-volley ? Tous ces témoignage­s d’affection du public vous concernant, ça fait plaisir ? Quelques soins entre deux matches : JPP fait l’attraction et n’oublie pas de s’amuser. Aldair et Everson, viva Brasil ! Qu’est-ce qui peut vous...

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