Sécheresse record depuis 1942
Il n’avait jamais plu aussi peu depuis la création de la station météo de Nice en 1942. Côté températures, c’est le troisième été le plus chaud depuis 75 ans avec des records dans les vallées
Cet été, les Alpes-Maritimes ont surchauffé. La saison restera comme l’une des plus chaudes jamais enregistrées dans le département. La troisième depuis l’ouverture de la station météo… en 1942 ! En l’espace de trois mois, plusieurs records ont été battus, même par rapport à l’épisode caniculaire de 2003. Aussi bien sur le littoral, que dans l’arrièrepays, où le mercure a, au moins deux fois, franchi la barre des 40 °C. Des températures élevées, commentées par la chef du service climatologie au bureau Météo France de Nice. Marie-France Delansorne souligne que « l’été 2017 a été à la fois très chaud et très sec pour tout le département ».
Pas de précipitation
Avec 3,9 millimètres de précipitation, entre juin et août, Nice n’a pas connu une telle déshydratation depuis l’ouverture de la station niçoise, il y a soixante-quinze ans. Dans le département, même sécheresse exceptionnelle pour les sols superficiels. Malgré les quelques averses tombées dans l’arrière-pays, aucune pluie significative n’a été enregistrée depuis le 6 mai, portant le déficit, calculé entre janvier et août, à 30, voire 40 %. Le 18 juin, Nice a battu son record de température minimale avec 25 °C relevés dans la nuit. Le premier d’une longue série pour les communes de la Côte d’Azur. En terme de températures maximales, cette fois, Pégomas a atteint des sommets : 38,6 °C dans la journée du 25 juin, talonnée par Cannes qui a enregistré 37,3 °C ! Lors de l’épisode caniculaire, du 31 juillet au 6 août, le thermomètre s’est affolé : 38,7 °C affichés à Lantosque le premier jour, puis 40,1°C trois jours après. 39,2 °C mesurés à Mandelieu le 6 août. Enfin, la commune de Puget-Théniers a battu un record absolu le 5 août avec 41,1 °C ! « C’était suffocant et difficile à supporter, raconte le maire, Robert Velay. Grâce à la campagne menée avec le centre d’action communale sociale, aucune personne n’a été malade, ou n’est décédée. Mais les conséquences écologiques sont dramatiques. Tout est sec. Un berger a dû vendre ses mille bêtes parce qu’il n’y a plus d’herbe. Je ne sais pas quelles répercussions il va y avoir à long terme… »
« Ça risque de se produire plus souvent »
Interrogée sur l’évolution du réchauffement climatique, Marie-France Delansorne répond : « On ne fait pas de projection dans l’avenir parce qu’il y a une grande variabilité d’une année à l’autre. Mais 2017 va dans le sens du réchauffement climatique. Ce genre d’été risque de se produire plus souvent et les valeurs pourraient devenir la normale des années très chaudes à la fin du siècle, selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. »