Nice : un centre commercial est bien envisagé à la place du MIN
Pour Franck Martin, le commerce de proximité à Nice, ce n’est pas que le centreville. « C’est aussi Nice-Est, Nice-Ouest. » Pour être clair, c’est Nice! Et le conseiller municipal subdélégué au Commerce se félicite d’être en phase avec le maire. Leur vision est commune, prétend-il. L’édile cite, par exemple, la vingtaine de locaux préemptés dans le cadre du Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés qui a déjà permis et va permettre encore à la Ville de les proposer à des artisans. Que du mieux, selon lui. Franck Martin évoque cependant l’évolution du comportement des clients, qui a conduit, dit-il, « à la problématique de désertification des commerces que connaissent toutes les villes de France.» Alors, son maître mot, c’est équilibre. Entre commerces de proximité et grandes enseignes. Entre petit commerçant et centre commercial, « pour que le premier bénéficie du second ». Ce qui, dans les faits, n’est pas si simple. « Nous aidons les commerçants à être présents sur le Net, les restaurateurs à s’associer avec des services de livraison à domicile, cite l’élu. Nous voulons travailler avec tout le monde.» Petits… et grands. Illustration, selon lui, avec Nice shopping : « On est assez fiers d’avoir mis autour d’une même table : grandes et petites enseignes. Polygone Riviera [à Cagnes-sur-Mer] et Cap 3 000 [Saint-Laurentdu-Var], par exemple, nous permettent de financer Nice shopping et trouver un équilibre du tissu commercial, comme le souhaite Christian Estrosi ».
« Un équilibre sera maintenu »
Un équilibre qui ne bénéficie pas en, tout cas à Nice Valley, ancien Nice One, à côté de l’Allianz Riviera, qui, malgré une éclaircie, est encore loin d’attirer les foules en attendant l’arrivée très attendue d’Ikea. Franck Martin ne le nie pas… « Un équilibre qui sera maintenu », assure-t-il. Ce, malgré la probable arrivée d’une nouvelle surface commerciale sur le terrain du Marché d’intérêt national (MIN). Elle pourrait voir le jour lorsqu’il aura déménagement et sera remplacé par le parc des expositions (Pex). Une galerie commerciale, mais de quelle surface? « On le saura quand le PPP [partenariat public privé] donnera son résultat » , répond le monsieur commerce de Christian Estrosi. Quand ? « Je ne sais pas. » Mais, là encore Franck Martin martèle : « On ne sait pas encore la surface, mais quoi qu’il en soit, nous contrôlerons l’équilibre. On prévoit 5 000 habitants dans le quartier, ces gens-là auront besoin de consommer. Il faut avancer sur ce projet, il est important pour le devenir de la ville. » Un projet de centre commercial qui ne fait pas l’unanimité. Éric Ciotti est inquiet (Nice-Matin de mardi) .Le futur ex-président du conseil départemental n’en veut pas. «Ça affaiblit le commerce de proximité » , dénonce-t-il. En attendant, Eric Ciotti a demandé à être informé des détails du projet avant de signer l’acte notarié de cession du terrain nécessaire à l’accueil du nouveau Min à La Gaude.
« Une absurdité totale »
L’annonce d’une énième surface commerciale a aussi fait réagir Patrick Allemand : « Ce serait une absurdité totale quand on sait que le petit commerce de centre-ville a besoin d’être soutenu et que Nice One se révèle être un échec ». Ça, c’est pour Estrosi. Mais, il en a contre Ciotti aussi: «L’idée de bloquer le projet de grand parc des expositions est une réponse mortifère qui pénaliserait durablement le développement économique et l’emploi du 06. » Le chef de l’opposition socialiste au conseil municipal suggère une solution : «Il existe pourtant une autre manière de répondre aux besoins des futurs congressistes, c’est de faire de Cap 3000, la grande surface commerciale du futur Pex. C’est possible. La solution est simple : mettre en place un système de télécabines, les deux points étant éloignés d’à peine 500 mètres à vol d’oiseau. » Une idée qui laisse Franck Martin plutôt dubitatif… «Un téléphérique? Comme ceux qui tombent… [sic] euh, non je ne crois pas que ce soit la solution. »