Obligatoire !
La rentrée sera marquée dans cet établissement par l’instauration d’un code vestimentaire pour les élèves de CP, CE1 et CE2, avec un polo blanc imposé. Certains en déplorent la qualité…
Les élèves de l’école de la Condamine, à Monaco, auront l’obligation, cette année, de porter le même polo. Sa qualité est contestée par des parents...
C’est le plus vieux magasin de Monaco, explique son propriétaire, Giovanni Di Salvia. Pour cette rentrée, la mercerie « De fil en aiguille » devient la boutique où se joue la nouveauté. C’est en effet dans cette enseigne de la rue Grimaldi que les parents d’enfants inscrits à l’école de la Condamine peuvent s’approvisionner en vêtements logotés aux couleurs de l’école, choisis comme uniforme pour cette rentrée. Flashback : en juillet dernier, le gouvernement faisait savoir son projet d’expérimenter, pour cette année, « une tenue scolaire sous la forme d’un code vestimentaire» pour les élèves du CP, CE1 et CE2 de l’établissement. Soit 210 écoliers. Une expérimentation obligatoire pour les parents qui doivent équiper leur progéniture. Dress code : polo blanc avec manches longues ou manche courtes et un sweat bleu marine. Le tout portant le blason de l’école et la mention « Principatu de Munegu ». Le bas de la tenue, de préférence de couleur sombre, est libre.
« Les polos sont mal coupés»
Les polos sélectionnés par l’Éducation nationale sont vendus exclusivement à la boutique « De fil en aiguille », qui sert de relais à la société monégasque qui s’est fournie en conséquence. Des produits fabriqués en Espagne et floqués en Principauté avec le logo. « Je suis totalement partante pour cette tenue vestimentaire », plaide une grand-mère présente dans la boutique pour acheter cinq modèles manches longues et cinq modèles manches courtes pour autant de jours de la semaine. «Par contre, je trouve dommage que la qualité ne suive pas. Les polos sont mal coupés. » Une critique souvent rapportée par les familles découvrant les textiles choisis. « Certains parents ont emmené leurs propres polos blancs et nous leur appliquons le logo de l’établissement. Mais l’Éducation nationale a été stricte et ne veut pas voir apparaître des marques », continue Giovanni Di Salvia. Exit les éventuels crocodiles ou autres joueurs de polo brodés sur les polos.
Un test avant la généralisation ?
Les tarifs ? 9,50 euros pour le modèle manches courtes ; 9,80 euros pour le modèle manches longues ; 16,80 euros pour le gilet en coton bleu marine. Des prix accessibles, qui grimpent vite puisque les parents achètent les vêtements par série de cinq pour faire face aux jours de la semaine. Sur le fond, si certaines petites filles regrettent la couleur sobre, l’instauration de cette tenue n’a pas soulevé la polémique de l’été 2014 avec l’achat obligatoire d’une tenue de sport uniformisée pour tous les élèves. Obligation sur laquelle nombre de parents s’étaient insurgés. « En 2014, malgré nos protestations, la tenue de sport a été instaurée, alors à quoi bon », commente une maman de l’école de la Condamine, qui n’était pas favorable à l’instauration de ce code vestimentaire. « Je trouve, en plus, la mesure un peu discriminatoire, car elle ne touche que certains élèves de la Principauté, et pas tout le monde. » En 2018, l’expérimentation qui se mène cette année à l’école de la Condamine, si elle est concluante, pourrait être étendue à l’ensemble des élèves de la Principauté.