Le collège Bellevue sort de l’ombre monégasque
Parfois décrié, l’établissement récolte le fruit d’années passées à tisser des liens avec familles et partenaires institutionnels, multiplie les projets et met en lumière le potentiel de ses élèves
C’est un collège qui a été dans l’ombre de Monaco pendant longtemps (...) mais où de plus en plus de belles choses se passent. » Venue assurer le corps professoral du collège Bellevue de son soutien, la conseillère départementale Sabrina Ferrand a érigé l’établissement intercommunal (Beausoleil, Cap-d’Ail) en exemple, lundi matin, lors de la rentrée des classes de 6e. Rappelant aux 130 néocollégiens la compétence du Département en terme d’équipements notamment, Sabrina Ferrand a également confirmé que les nombreux projets éducatifs portés par les professeurs avaient toujours l’oreille attentive du Département. Des encouragements – avant subventions – venus s’ajouter à la bonne surprise reçue, quelques jours avant la rentrée, par la principale, Véronique Langa. L’obtention d’un taux d’attraction de 3,5 % pour un taux d’évitement passé de 1,7 % à 0,7 %. Des statistiques au beau fixe établies sur une décennie et témoignant d’une chute des demandes de dérogations et, donc, de l’attrait du collège. Un rayonnement expliqué en interne par le dynamisme et la cohésion des enseignants, le soutien indéfectible de la Ville, l’adhésion des élèves aux projets scolaires, la confiance de leurs parents – pourtant rarement francophones –, les nombreux voyages, prix reçus pour des initiatives pédagogiques audacieuses ou résultats en nets progrès. « 87,5 % de réussite au brevet et 71 mentions l’année dernière pour nos enfants», se félicite Véronique Langa mentionnant, au passage, l’intégration de deux anciens élèves au Centre international de Valbonne en cette rentrée.
Une volonté d’ouverture
Parmi les six classes de 6e constituées ce lundi, une option cinéma, une autre musique et une italien. « C’est un projet d’établissement, sur notre dotation propre», précise la principale, comme pour insister sur la propension des enseignants
à innover. «Ils vont étudier l’Italien pendant quatre ans (deux heures hebdomadaires supplémentaires) et certains vont pouvoir intégrer la section Esbac à Menton (lycée Pierre-etMarie-Curie), qui permet de passer un double bac français-italien et ouvre les portes de Sciences Po Menton ou de poursuivre leurs études en Italie», détaille la professeur principale, Mme Pezzutto.
«Une opportunité dans une région
transfrontalière », souligne le premier adjoint, Gérard Destefanis. Il faut dire qu’avec 23 nationalités recensées parmi les quelque 500 élèves du bahut, les langues sont plus que jamais vivantes ! Même les langues «mortes» cartonnent avec 18 % d’élèves séduits par l’apprentissage du grec ou du latin «contre à 5 à 7 % dans les autres établissements». Un choix à mettre au crédit de M. Roux, incarnation de l’enseignant dévoué et passionné, et premier défenseur de gamins bien trop
sous-estimés. «Nous accueillons une population très hétérogène avec une vraie proportion d’excellence. La concurrence est féroce avec Monaco et le privé mais nous relevons le
défi», plaide celui qui mène aussi le projet cinéma en partenariat avec le festival local «Les Héros de la télé ». Invitation à la création musicale aussi, sous l’impulsion de Frédéric Faupin, professeur de musique doté de 12 iPad pour ses élèves. Musiciens en herbe qui bénéficient depuis plus de dix ans d’un partenariat avec le Printemps des Arts de Monaco et assistent à des concerts à la Salle Garnier en plus de mettre la main à la pâte au sein d’une chorale montée chaque année. Une volonté d’ouverture dans le prolongement de l’engagement de la Ville dans des projets comme Erasmus+, incitant au partage d’outils pédagogiques et didactiques entre cités européennes. Et dire que les profs de Bellevue avaient dû débrayer, l’an dernier avec le soutien du maire, pour obtenir le maintien de trois classes…