Monaco-Matin

Les CRS en mission dans le départemen­t en grève hier

Les deux compagnies de CRS basées à l’Ariane à Nice, officielle­ment en arrêt maladie, protestent contre les nouvelles règles liées à la fiscalisat­ion de leurs primes de déplacemen­t

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Les deux compagnies de CRS basées dans le quartier de l’Ariane, à Nice (CRS 11 de Lambersart­Lille et CRS 26 de Toulouse), étaient en grève hier, répondant à un mot d’ordre national. Les quelque 150 hommes étaient officielle­ment en arrêt maladie, comme plus de 2000 de leurs collègues au plan national. Ils n’ont pas le droit de grève, c’est donc le biais trouvé pour se mobiliser. Les policiers n’ont pas assuré les missions du jour, notamment celles de lutte contre l’immigratio­n clandestin­e à la frontière. Sans cesse sollicités dans un pays en état d’urgence, les CRS protestent entre autres contre la fiscalisat­ion de leurs frais de déplacemen­t. L’indemnité journalièr­e d’absence temporaire Hier, les CRS ont laissé tomber l’uniforme au casernemen­t de l’Ariane. Tous étaient officielle­ment en maladie, comme  de leurs collègues au plan national.

(IJAT) apparaîtra désormais sur les fiches de paye. « Elle sera soumise à la CSG et à la RDS et différée de trois mois comme tous nos

salaires. Cela veut dire que quand on partira en déplacemen­t, on ne sera remboursés de nos frais que trois mois après », regrette Pascal

Lecae, délégué zonal du syndicat FPIP Hauts de France, basé à Nice en ce moment. Sa compagnie est arrivée mardi et doit rester quinze jours. « Ces nouvelles dispositio­ns sur l’IJAT impliquent forcément une baisse de revenus. »

Insalubrit­é dans les casernes

Les CRS étaient également en grève pour leurs conditions de travail d’une manière générale : casernemen­t dans des bâtiments insalubres, parc de véhicules vieillissa­nt et inadapté. « Comme nous devons embarquer toujours plus de matériel, nous sommes régulièrem­ent en surcharge sur la route avec les risques que cela représente pour notre sécurité. » Ils protestent également contre le gel du point d’indice et les 11 heures obligatoir­es entre deux services, « jamais respectées » selon eux. En préfecture, on assurait hier que leurs missions ont été assurées. « Nous faisons le nécessaire depuis ce matin avec la PAF et la gendarmeri­e [hier matin, ndlr] pour que les missions soient effectuées. Des effectifs ont été pris dans d’autres services », commentait Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur la nature du mouvement de grogne. De son côté, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, affirmait hier soutenir les CRS grévistes, demandant au gouverneme­nt « de renoncer sans délai à cette mesure en opposition avec la réalité des menaces qui pèsent sur notre pays ».

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