Les CRS en mission dans le département en grève hier
Les deux compagnies de CRS basées à l’Ariane à Nice, officiellement en arrêt maladie, protestent contre les nouvelles règles liées à la fiscalisation de leurs primes de déplacement
Les deux compagnies de CRS basées dans le quartier de l’Ariane, à Nice (CRS 11 de LambersartLille et CRS 26 de Toulouse), étaient en grève hier, répondant à un mot d’ordre national. Les quelque 150 hommes étaient officiellement en arrêt maladie, comme plus de 2000 de leurs collègues au plan national. Ils n’ont pas le droit de grève, c’est donc le biais trouvé pour se mobiliser. Les policiers n’ont pas assuré les missions du jour, notamment celles de lutte contre l’immigration clandestine à la frontière. Sans cesse sollicités dans un pays en état d’urgence, les CRS protestent entre autres contre la fiscalisation de leurs frais de déplacement. L’indemnité journalière d’absence temporaire Hier, les CRS ont laissé tomber l’uniforme au casernement de l’Ariane. Tous étaient officiellement en maladie, comme de leurs collègues au plan national.
(IJAT) apparaîtra désormais sur les fiches de paye. « Elle sera soumise à la CSG et à la RDS et différée de trois mois comme tous nos
salaires. Cela veut dire que quand on partira en déplacement, on ne sera remboursés de nos frais que trois mois après », regrette Pascal
Lecae, délégué zonal du syndicat FPIP Hauts de France, basé à Nice en ce moment. Sa compagnie est arrivée mardi et doit rester quinze jours. « Ces nouvelles dispositions sur l’IJAT impliquent forcément une baisse de revenus. »
Insalubrité dans les casernes
Les CRS étaient également en grève pour leurs conditions de travail d’une manière générale : casernement dans des bâtiments insalubres, parc de véhicules vieillissant et inadapté. « Comme nous devons embarquer toujours plus de matériel, nous sommes régulièrement en surcharge sur la route avec les risques que cela représente pour notre sécurité. » Ils protestent également contre le gel du point d’indice et les 11 heures obligatoires entre deux services, « jamais respectées » selon eux. En préfecture, on assurait hier que leurs missions ont été assurées. « Nous faisons le nécessaire depuis ce matin avec la PAF et la gendarmerie [hier matin, ndlr] pour que les missions soient effectuées. Des effectifs ont été pris dans d’autres services », commentait Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur la nature du mouvement de grogne. De son côté, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, affirmait hier soutenir les CRS grévistes, demandant au gouvernement « de renoncer sans délai à cette mesure en opposition avec la réalité des menaces qui pèsent sur notre pays ».