Édouard Philippe navigue en eaux claires à Toulon
Pas d’effets d’annonce pour sa première visite à la Marine nationale, mais un message appuyé du Premier ministre pour marteler combien la destinée de la France passe par la mer. Et ceux qui la protègent...
En se rendant successivement hier matin àborddu Charles de Gaulle en rénovation et du BPC Mistral en manoeuvres au large de la rade de Toulon, le Premier ministre, surpris à citer Sénèque ou Jean de La Fontaine dans son discours, a préféré le langage limpide aux formules alambiquées.
Une mer d’avenir
« Notre sécurité alimentaire, énergétique, etc, se joue en mer. Les espaces maritimes et leurs ressources sont convoités. Face aux rapports de force bruts du monde actuel, la Marine a un talent que nous devons faire fructifier », at-il martelé en substance, tout en confirmant une hausse du budget des armées de 1,8 milliard en 2018 et de 1,7 milliard jusqu’à la fin du quinquennat devant la ministre dédiée, Florence Parly. « Ce n’est pas pour vous faire plaisir, mais parce que nous en avons besoin ! », a ajouté Édouard Philippe face aux personnels
maritimes. Un message reçu cinq sur cinq, et même au-delà, à bord. « Je retiens trois points clé de cette intervention.
Un : notre pays garde trop souvent les yeux rivés sur la France continentale alors que la mer est notre avenir. Deux : la France
possède un grand espace maritime, elle a donc de grandes responsabilités pour assurer sa protection. Trois : le monde est en alerte et se réarme...», résume un officier au moment du bilan. À la tête de la « Revue stratégique » qui doit « réviser » le Livre Blanc sur la Défense en date de 2013, le député européen Arnaud Danjean (qui rendra ses conclusions au président à la mi-octobre) ne fait pas mystère qu’il faut « réajuster le modèle d’armée français en fonction de l’état du monde des prochaines années ».
Un monde dangereux
Manoeuvres d’hélicoptères Panther, ballet d’embarcations spéciales des commandos marine, visite du poste de commandement et des blocs opératoires, ont rythmé le reste de la matinée ministérielle. Elle s’est conclue parun« Bon vent ! » dynamique d’Édouard Philippe, le « portuaire », à ses troupes flottantes. Les invitant, du haut de son mètre 94 serti d’un costume bleu... marine, à être « exigeantes, fières et confiantes, car nous vivons dans un monde dangereux ».