TRANS WEST Le coup de maître de Julien Trarieux
Un départ nocturne en montagne, une arrivée sur la plage, 100 km de sentiers, du sport et des émotions... La 1ère Transv West a tenu ses promesses et... c’est un Azuréen qui s’est imposé
Créée en 1988 par George Edwards, la Transv forge son mythe depuis bientôt trente ans dans la vallée de la Vésubie, au fil des éditions et des kilomètres de chemins, des chutes et des crevaisons, des victoires et des abandons, des canicules et des chutes de neige, des prouesses des champions et de la bravoure des amateurs... Un catalogue de souvenirs et d’émotions incommensurables, qui se complète désormais aussi de l’autre côté des Alpes-Maritimes, maintenant qu’une deuxième Transv a vu le jour. Organisée par l’UCC entre Thorenc et Théoulesur-Mer, la première édition de la Transv West s’est déroulée hier, avec déjà tous les ingrédients d’une Transv digne de ce nom : un parcours à rallonge, des dénivelés indécents, des chemins sauvages, des descentes techniques, des montées impitoyables, sans oublier le départ de nuit et dans le brouillard, et les joies de la navigation en montagne après que des chasseurs mal inspirés aient débalisé un tronçon du parcours...
Du beau monde... et des surprises
Bref, une première édition pour le moins épique le jour où Chenevier est descendu de son piédestal. Alléchés par un tel programme, plus de 300 concurrents se sont rués sur les inscriptions pour prendre part à la première édition de cette course qui promettait dès cet été de devenir aussi mythique que sa cousine. Parmi eux, quelques grands noms du VTT, à l’instar de Pauline Ferrand-Prévot (triple-championne du monde) et Julien Absalon (doublechampion olympique et quadruple-champion du monde). Ce dernier qu’on annonçait évidemment comme LE principal adversaire du favori logique de l’épreuve : Alexis Chenevier, quintuple vainqueur de la Transvésubienne. Mais d’entrée, alors que le soleil se lève timidement sur les crêtes calcaires, quatre autres coureurs (Julien Trarieux, Maxime Folco, Alexis Paris, Son Wegner) se joignent aux deux têtes de liste pour une épopée au long cours dans les Préalpes d’Azur. Pendant près de trois heures, les six hommes évoluent ensemble, jusqu’à ce qu’Alexis Chenevier - descendeur émérite prenne ses responsabilités en main et fasse exploser le groupe dans la descente du col Ferrier. Mais la joie est de courte durée pour le docteur es Transv, qui chute et crève peu de temps après. Profitant de l’erreur du pilote Scott, Julien Trarieux prend alors les rennes de la course à Saint-Vallier-deThiey, et il ne les lâchera plus... Plus puissant que ses poursuivants, le Levensois imprime un rythme impressionnant sur les pistes forestières de la deuxième moitié du tracé - plus roulante et donc plus à son avantage - et creuse pendant deux heures l’écart sur les chemins des gorges de la Siagne et du massif de l’Estérel, jusqu’à débouler sur la plage de Théoule avec cinq minutes d’avance sur l’autre invité surprise du premier podium de la Transv West : Alexis Paris. Combattant honorable, Alexis Chenevier décroche le bronze devant le deuxième Azuréen de la course – Maxime Folco, 4e – et Julien Absalon qui termine 5e. Quant à Pauline Ferrand-Prévot, elle a abandonné aux trois quarts de la course alors qu’elle était première féminine, ce qui permit à Mathilde Sahuguet de s’imposer, comme Kenny Muller dans la catégorie ebike et Valentin Erbs sur la Trans 50.