ISF : Le Maire droit dans ses bottes face aux députés
Le gouvernement a défendu, hier, son premier budget à l’Assemblée assumant la réforme de l’ISF, « au nom des promesses tenues » d’Emmanuel Macron, alors que cette mesure est vivement critiquée par la gauche et François Hollande tandis que certains Modem s’interrogent. Le ministre des Finances Bruno Le Maire et celui des Comptes publics Gérald Darmanin ont plaidé, tour à tour, pour « un budget de transformation », au démarrage du débat sur ce premier volet du projet de loi de finances, consacré aux « ressources ». Plus de mille amendements sont au menu toute la semaine. La France, dernier pays de la zone euro en procédure de « déficit excessif » avec l’Espagne, doit sortir du viseur pour retrouver de la « crédibilité », au moment où elle entend réformer profondément l’Union européenne, a
plaidé M. Le Maire. Après un retour du déficit juste sous le seuil des 3% du PIB en 2017, l’exécutif prévoit 2,6% en 2018 et un quasi-retour à l’équilibre en 2022, selon la loi de programmation jusque 2022, également au menu de l’Assemblée. « La réduction de la dépense est une priorité pour satisfaire aux objectifs du quinquennat : moins d’impôts, moins de déficit et moins de dette », a martelé M. Darmanin.
« Un cadeau aux plus riches » ?
Le gouvernement a prévu en 2018 près de 15 milliards d’économies: sept pour l’Etat, avec des coupes controversées dans les aides au logement et les contrats aidés notamment, cinq pour la Sécurité sociale, trois pour les collectivités locales. Cela passe d’autant plus mal à gauche que ce budget transforme l’ISF en impôt sur la seule « fortune immobilière » (IFI) qui, conjugué à l’introduction d’une «flattax » de 30% sur les revenus du capital, va priver l’Etat de 4,5 milliards d’euros. Là où la majorité défend l’objectif d’orienter l’épargne des Français aisés vers « l’économie productive », dont les PME, la gauche, unanime, dénonce un « cadeau aux plus riches ».