Syrie : Daesh perd Raqqa, sa capitale
La ville est tombée, hier, aux mains de forces soutenues par les Etats-Unis. Ces longs combats ont causé la mort de 3 250 personnes dont 1 130 civils
La chute de Raqqa, annoncée par un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), représente un revers de taille pour le groupe ultraradical qui a vu son « califat » presque s’écrouler en Syrie et en Irak voisin à la suite de multiples offensives pour la déloger des régions conquises depuis 2014. « Les opérations militaires à Raqa ont pris fin. La ville est sous le contrôle total » des Forces démocratiques syriennes (FDS), a indiqué Talal Sello, un porte-parole de cette alliance de combattants kurdes et arabes entrée début juin dans la métropole du nord du pays en guerre. « Tout est fini à Raqqa [...] Il y a actuellement des opérations de ratissage pour éliminer les cellules dormantes, si on en trouve, et pour déminer la ville», a-t-il ajouté.
Selon lui, les FDS doivent «publier un communiqué officiel pour annoncer la libération de la ville». Mardi, les FDS ont reconquis un
hôpital et un stade municipal dans le centre de Raqa, les deux derniers réduits dans lesquels étaient retranchés plusieurs dizaines de jihadistes étrangers. - Symbole des atrocités Raqa
était devenue le symbole des pires atrocités commises par l’organisation jihadiste, qui y aurait planifié les attentats sanglants ayant frappé plusieurs pays, notamment en Europe. Lundi soir, les FDS ont annoncé avoir «totalement libéré» le tristement célèbre rond-point d’AlNaïm, où l’EI menait ses exécutions lorsqu’il était encore maître de la ville.
Seuls les djihadistes syriens ont pu partir
« Les djihadistes s’étaient retirés depuis deux semaines de ce rondpoint mais les FDS n’étaient pas parvenues à le contrôler car il était miné », selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ces derniers jours, en vertu d’un accord négocié par des responsables locaux et des représentants tribaux, les derniers civils pris au piège ont pu être évacués et les djihadistes syriens ont été autorisés à quitter la ville, selon les FDS. Quelque 275 jihadistes syriens et leurs familles avaient été évacués. Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir s’ils avaient été autorisés à rejoindre d’autres régions aux mains de l’EI. La coalition internationale emmenée par Washington a inlassablement répété que les combattants étrangers ne seraient pas autorisés à quitter Raqa.