Monaco-Matin

Les mauvaises consultati­ons d’Omar Sy

- C. C.

Knock (Omar Sy), un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de SaintMauri­ce pour appliquer une « méthode » destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que toute personne bien portante est un malade qui s’ignore. Passé maître dans l’art de la séduction et de la manipulati­on, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par les sentiments qu’il éprouve envers une belle orpheline (Ana Girardot) et la présence d’un sombre individu (Pascal Elbé) issu de son passé venu le faire chanter… Une maîtresse d’hôtel, pince à linge sur le nez, qui nettoie un surplus de diarrhée laissé dans les couloirs et les entrebâill­ements de portes. La scène, gênante, fait dans le mauvais goût et témoigne de la subtilité zéro de cette nouvelle adaptation de la pièce signée Jules Romains. Heureuseme­nt tout n’est pas si sale dans ce cru 2017, mais tout est à côté de la plaque…. Et Omar Sy a beau jouer la carte « escroc gentil », l’objectif étant d’humaniser le personnage, son interpréta­tion est à mille lieues de celles de Louis Jouvet, à commencer par la version de Guy Lefranc également de (re)sortie cette semaine. Transposer l’oeuvre des années 1920 à l’après seconde guerre mondiale, marquée par la reconstruc­tion était pourtant louable, mais encore fallait-il que la reconstitu­tion soit crédible. Las, Lorraine Levy, soeur de Marc, livre une vision édulcorée de l’époque et plonge le spectateur dans un microcosme franchouil­lard, vieillot… en aucun cas authentiqu­e. A trop s’appuyer sur des personnage­s benêts et à mal forcer le trait malgré une pléiade de personnali­tés : Alex Lutz, Michel Vuillermoz, Hélène Vincent, Sabine Azéma, Ana Girardot, Pascal Elbé… Knock loupe à la fois la chronique, la farce et la comédie… et se retrouve encore moins efficace lorsque surgit le drame d’une histoire d’amour.

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