Gérald Campanella arrêté après ans de cavale
Il l’avait déjà été dans de rocambolesques circonstances, en juin 2010, sur le port de GolfeJuan, sur un yacht de la famille Rodriguez, le célèbre constructeur cannois de bateaux
Gérald Campanella, 50 ans, considéré comme l’un des « parrains » du crime organisé à Marseille et condamné en 2016, en son absence, à dix ans de prison, a été interpellé hier dans les Alpes-de-Haute-Provence. En cavale, il venait de rentrer en France. Il a été placé en garde à vue par les enquêteurs de la police judiciaire de Marseille, dans une affaire d’association de malfaiteurs, en lien avec un assassinat. Campanella, fiché au grand banditisme, est loin d’être inconnu sur la Côte d’Azur. Le 4 juin 2010, il est même au coeur de l’opération « Atlas ». Ce jour-là, le port Camille-Rayon, à Golfe-Juan, grouille de policiers prêts à passer à l’action. Le coeur de cible, qui a donné son
nom au coup de filet, est un luxueux yacht de 27 mètres. À bord, se trouvent des figures présumées du grand banditisme marseillais, Michel et Gérald Campanella, ainsi que Bernard Barresi dit « jambon », un Toulonnais en cavale depuis 18 ans. Ils se préparaient à une sympathique virée en famille. Au top départ, l’Atlas est investi
par une armée de policiers encagoulés. Alexandre Rodriguez, le propriétaire de la célèbre société de nautisme cannoise, est également interpellé sur son chantier. Ce dernier est alors soupçonné d’aider le « milieu ». La justice enquête depuis toujours sur les liens entre les uns et les autres. Gérald Campanella, 43 ans à l’époque, servait de coach sportif ou de chauffeur à Alexandre Rodriguez moyennant un salaire mensuel de 2 200 Alexandre Rodriguez avait été remis en liberté un mois plus tard en juillet 2010, moyennant une caution de 1,5 million d’euros.
Un dossier d’armes et d’explosifs
Le groupe Rodriguez, de son côté, fait, depuis, face à des accusations de faillite frauduleuse. Il a laissé une ardoise de 200 millions d’euros et son nom est apparu dans les Panama Papers. Le parquet national financier a ouvert une enquête l’an dernier. Gérald Campanella, toujours interrogé ce matin à Marseille, faisait l’objet d’une commission rogatoire, émise par un magistrat de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), qui traite notamment la criminalité organisée, a précisé le procureur. La justice devrait rapidement lui notifier sa condamnation à dix ans de prison, prononcée en son absence le 21 octobre 2016 par le tribunal correctionnel de Marseille, dans un dossier centré sur la découverte d’importants dépôts d’armes et d’explosifs à Marseille. Décrit par la justice comme « l’un des parrains marseillais », il prévoit de faire opposition à ce jugement, afin d’obtenir un nouveau procès, a souligné auprès de l’AFP son avocat, Me Jean-Jacques Campana.