Les élus “négocient” avec la direction de Galderma
Quatre parlementaires azuréens issus de courants politiques différents ont rencontré les dirigeants de l’entreprise, hier à Sophia Antipolis, afin d’obtenir des garanties pour l’ensemble des salariés
Ils étaient attendus. Les députés Éric Pauget (LR), Alexandra Valetta-Ardisson et Loïc Dombreval (LREM) et le sénateur Marc Daunis (PS) ont rencontré la direction de Galderma, hier matin, sur le site de Sophia Antipolis. La direction de Nestlé Skin Health, la maison mère, a également participé aux échanges par visioconférence. Le but de cette réunion était, pour les élus qui avaient mis de côté leurs différences politiques, de mettre la pression sur la direction afin que l’accompagnement des salariés soit à la hauteur, après l’annonce de la fermeture du site en septembre dernier. Pour rappel, plus de 400 des 550 postes sont aujourd’hui menacés. Tous les quatre sont sortis satisfaits des échanges qu’ils ont eus pendant plus d’une heure et demie avec l’administration du groupe Nestlé.
Valetta-Ardisson : « Arrêter de jouer »
« C’est un problème humain, a commencé par exposer Loïc Dombreval qui est, avec Alexandra ValettaArdisson, à l’origine de cette rencontre. Galderma est un fleuron de la recherche et du développement. Nous sommes ici ensemble, malgré nos divergences politiques et nous sommes tous d’accord. Ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) doit avoir le moins d’impact possible sur les salariés. »
La députée LREM poursuit: « C’était important de venir ensemble. C’est un double signal. Pour la direction, cela signifie qu’il faut arrêter de jouer et qu’il fait maintenant rendre des comptes. Qu’ils ferment le site, c’est une réalité. Mais derrière, il faut accompagner les salariés ainsi que les familles. » Un point sur lequel insiste Eric Pauget, présent sur le site biotois dès le 25 septembre dernier : «Une
multinationale comme Nestlé se doit d’accompagner ses salariés, les conjoints ainsi que les familles. Le PSE est en négociation. Nous mettons clairement la direction sous pression. Le plan proposé doit être le plus bénéfique possible pour l’ensemble des employés. » Marc Daunis rappelle « la brutalité avec laquelle l’annonce de la fermeture du site a été faite. C’est une décision incompréhensible pour les
salariés, alors que Nestlé devait investir. Ensuite, ils ont bénéficié de près de 70 millions d’euros d’aide publique. Ils doivent rendre des comtes. La question d’un remboursement se pose. » Les quatre parlementaires sont entrés dans les locaux de l’entreprise autour de 9 h 30, hier, sous l’ovation de plusieurs dizaines de salariés qui les attendaient. « Certains avaient les larmes aux yeux, précisent Alexandra Valetta-Ardisson et Eric Pauget. Ça donne la chair de poule d’avoir un tel accueil. »
«Échanges constructifs» selon la direction
Au sortir de cette réunion informelle à laquelle les représentants des salariés n’étaient pas conviés (lire par ailleurs), il ressort que la direction de Galderma « a besoin d’être davantage transparente dans sa communication et son dialogue avec les employés, synthétise Marc Daunis. Nous avons dit ce que l’on pensait de l’attitude de Nestlé dans cette affaire. Les priorités sont de trouver des solutions pour l’emploi de tous les salariés ainsi qu’un ou plusieurs repreneurs pour le site de Sophia. » De son côté, la direction s’exprime par l’intermédiaire de Sébastien Cros, porte-parole : « Les échanges ont été francs et constructifs. Nous avançons ensemble dans un même état d’esprit de responsabilité et avec les mêmes objectifs : travailler au maintien maximum des emplois à Sophia. Mais également pour trouver des solutions pour l’ensemble des salariés concernés. La discussion a été l’occasion de revenir sur notre décision et sur les progrès faits tant sur la recherche d’un ou plusieurs repreneurs que sur la création d’un parc d’activité dédié aux sciences de la vie. »