« Courir pour une cause, source d’énergie insoupçonnée »
Emilie Petitjean, présidente de Promenade des Anges-14 juillet 2016, explique pourquoi elle a apporté son soutien aux Anges des sables.
Comment s’est faite la rencontre entre l’association des victimes et ce défi qui leur est dédié ? C’est parti de ma rencontre avec Loïc. Il voulait savoir ce que nous pouvions apporter aux victimes. Je lui ai expliqué les combats que nous menions, les déplacements nécessaires pour faire entendre notre voix, les projets que nous portions… Notamment ce projet « / » dans les hôpitaux, que nous souhaitons mettre en place avec la fondation Lenval : lancer une recherche clinique auprès des jeunes victimes de l’attentat. Ce projet requiert des fonds, et celui des Anges des sables s’inscrit dans la continuité de notre action.
Ce défi sportif est un nouveau symbole de résilience, après le succès de l’opération Himalaya ? Cela relève du devoir de mémoire. Et la portée symbolique compte autant, sinon plus, que l’impact financier. Loïc est un garçon qui a tellement envie de s’investir pour
les autres au-delà de son métier… Lui-même et Christophe ont été impactés par l’attentat. Ils vont participer à l’une des courses les plus difficiles qui soient. Que des policiers et des pompiers puissent s’investir dans un tel projet, c’est admirable ! Brandir le fameux coeur avec les noms à travers le monde, c’est important pour votre visibilité ? Oui, car le retentissement de cette course peut faire connaître notre association à des victimes qui ne nous connaissent pas encore. Du fait de la spécificité de « notre » attentat, elles sont disséminées à travers le monde et ignorent trop souvent notre existence.
Après l’affaire de détournements de fonds dont l’association a été victime n’êtes-vous pas trop échaudée par les risques liés aux opérations caritatives ? Je m’inquiète toujours autant du ressenti des gens. C’est certain, l’affaire Delhomel nous a porté préjudice. Mais outre que nous l’avons mis dehors sitôt les faits découverts, nous avons bien structuré les choses. Depuis, tout fonds en espèces qui rentre dans l’association fait l’objet d’un reçu. Nous veillons aussi à éviter ceux qui recherchent la notoriété, que l’on appelle les voleurs de chagrin.
De l’Himalaya au Sahara, penser aux « anges » donne des ailes ? Savoir qu’on court pour une cause donne une énergie insoupçonnée. Une ancienne policière qui avait arrêté le sport vient de courir « La Saharienne », et elle m’a dit que ce coeur lui avait permis d’aller au bout. On se rend compte que ce qui réunit les gens, ce sont souvent les valeurs du sport. 1. Vincent Delhomel-Desmarest, son ancien secrétaire général, a été reconnu coupable du détournement de la recettedel’opération“Courirpournosanges”,organisée lors du marathon Nice-Cannes 2016. Condamné le 11 octobreà18moisdeprisondont12ferme,ilaétéécroué.