Il conduit avec un taux d’alcool de 2,16 g!
La semaine a mal commencé pour ce ressortissant américain résidant en Principauté, déjà fragilisé par la rupture d’une relation amoureuse. A-t-il bu jusqu’à plus soif pour oublier, le temps d’une ébriété, la douleur morale irréversible causée par une femme sur le départ ? Il était 15 h 45, ce jour-là, lorsque les policiers interviennent au niveau du Novotel, sur le boulevard-Princesse-Charlotte. Une voiture a pilé pour s‘arrêter au feu rouge. Un homme, au guidon de son cyclomoteur, a aussitôt freiné brusquement pour éviter tout impact.
« Ma concubine m’a quitté »
Mais déséquilibré par ce ralentissement subit, il tombe. Comme il présente tous les signes de l’ivresse, un contrôle d’alcoolémie est effec- tué. Il se révélera positif, avec un taux de 2,16 g d’alcool par litre de sang… Le conducteur, divorcé et père de trois enfants, aujourd’hui sans emploi, a comparu menotté le lendemain mardi, devant le tribunal correctionnel. Le président Florestan Bellinzona s’enquiert des raisons d’une telle ivresse. « Ma concubine m’a quitté, infère le quadragénaire effondré dans le box. J’étais nerveux. Comment réagir face à pareille situation ? Je suis allé boire du vin : trois verres de rosé et autant de rouge… » Le magistrat n’adhère pas au comportement évoqué. « Après avoir ingurgité six verres d’alcool, vous vous sentiez encore en état de conduire ? Pour aller où ? » Silence ! Suivi d’une réponse surprenante du prévenu : « Je devais prendre mes enfants à la sortie de l’école et j’ai demandé de prévenir mon employeur ! » Le président ne cache pas son étonnement : « Vos enfants sont grands… » Et son incompréhension : « Vous voulez prévenir votre employeur alors que vous n’avez pas de travail ? »
Un dossier inquiétant
Aucune explication de la part de ce résident en Principauté, déjà condamné deux fois pour stupéfiants dans les années quatrevingt-dix. Avec pertinence, le procureur Cyrielle Colle mentionne « un dossier inquiétant par le taux d’alcool, le danger de conduire un scooter et des soucis de santé avec des méd*icaments puissants. Je n’ai aucune autre solution, à part une peine de quinze jours de prison ferme. Des soins également pour enrayer son addiction. Plus 45 euros d’amende pour le défaut de maîtrise. » La défense va opposer à la sanction contraignante une situation difficile. Avec un rappel « de plusieurs unions de son client et une addiction à lamorphine suite à un traitement. Ce qua- dragénaire a enchaîné les verres sans réfléchir. Face à son comportement, il veut se soigner et cherche un emploi. Faites preuve de clémence ! Ces précédentes condamnations datent d’une vingtaine d’années. Un sursis et une mise à l’épreuve se- ront une bonne leçon. » Après en avoir délibéré, le tribunal a acquiescé : deux mois avec sursis, régime de la liberté d’épreuve pendant trois ans et interdiction de fréquenter les débits de boissons.