Les militants azuréens se penchent sur la refondation du PS
Pour tenter de relancer un PS sorti en charpie des dernières échéances électorales, Xavier Garcia, le premier secrétaire départemental, a adressé un formulaire de refondation d’une trentaine de questions à ses militants. Tous les questionnaires ne sont pas encore revenus, mais les échanges entre adhérents ont déjà laissé entrevoir quelques tendances. Premières conclusions ? «Les courants ne sont plus vécus comme l’organisation des sensibilités idéologiques, mais plutôt comme un verrouillage de l’appareil. Il y a une envie de débattre sans être cannibalisé par des questions de personnes ou des intérêts de boutique », note d’abord Xavier Garcia. « Se dessine aussi, poursuit-il, une volonté de ne pas ressasser les divisions du quinquennat Hollande mais plutôt d’en tirer les leçons. En premier lieu, dire dans l’opposition ce que nous ferons et travailler à un programme bien en amont pour ne plus se trouver dans l’ambiguïté. En second lieu, revenir à notre socle commun qui est la réduction des inégalités, même si l’État, qui a été l’outil privilégié pour atteindre nos objectifs, dispose de moins de leviers qu’il y a 30 ou 40 ans. » Autre enseignement de la consultation des militants maralpins, une certaine défiance envers les primaires « qui privent les partis de leur raison d’être : élaborer des programmes et désigner des candidats. Les militants ont le sentiment de ne plus servir qu’à tenir les bureaux de vote et distribuer les tracts. En outre, les primaires annihilent le travail collectif. Les candidats gardent leurs idées pour eux, le revenu universel en est un exemple parmi d’autres ».
« Le parti doit plus s’ouvrir »
Dernier constat qui se fait jour, «le fonctionnement du PS n’est plus adapté à la société du XXIe siècle. Tout a changé avec la révolution technologique, sauf les partis politiques. Le parti doit plus s’ouvrir à ses sympathisants, en créant un double statut, ou baisser drastiquement le montant des cotisations. Il faut également multiplier les consultations en ligne à la place des votes entre 17 h et 22 h dont l’utilité n’est pas toujours comprise ». Dans le cadre des Forums de la refondation, la synthèse des questionnaires sera envoyée au siège du PS à Paris et Luc Carvounas, député et membre de la direction collégiale du parti, viendra en débattre à Nice avec les militants d’ici au 15 décembre.