Monaco-Matin

Colère en mairie

Georges Marsan a convoqué, mercredi, une session extraordin­aire du conseil communal. Il y a exprimé son indignatio­n que ce projet d’infrastruc­ture n’ait jamais été présenté à l’Assemblée communale

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

À l’étude au Conseil national, la liaison entre le Jardin exotique et Monaco-Ville par télécabine­s n’a jamais été présentée aux élus communaux qui s’estiment mis de côté dans leur domaine de compétence­s. Le gouverneme­nt s’étonne.

Heureuseme­nt qu’on lit la presse! C’est comme cela qu’on a appris l’existence de ce projet… », lance Nicolas Croesi, conseiller communal au sujet du projet de télécabine­s annoncé par le Ministre d’État, Serge Telle. L’ambiance était à la fois électrique et dépitée, mercredi soir dans la salle du conseil communal. Le maire avait convoqué une session extraordin­aire. La raison ? L’institutio­n communale a été “oubliée ” : «Contrairem­ent à d’autres institutio­ns, ce projet d’envergure n’a jamais été présenté au conseil communal qui est tenu à l’écart de toute informatio­n quant à sa prochaine réalisatio­n et son implantati­on exacte sur le site du Jardin exotique, qui, je le rappelle, fait partie du domaine public de la commune. »

Lettre morte

Car précisémen­t, le Jardin exotique est du domaine de la commune : « Juridiquem­ent, on est chez nous. On ne peut pas mettre un coup de pioche sans nous demander notre avis», précise Nicolas Croesi. François Lallemand, rebondit : « Une gare de téléphériq­ue, ce n’est pas 50 m2. Cela remet entièremen­t en cause la configurat­ion du Jardin exotique. Et puis on ne fait pas des travaux chez vous sans au moins vous en informer ! » Devant l’absence d’informatio­n officielle, Georges Marsan a envoyé un courrier à Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouverneme­ntministre de l’Équipement, de l’Environnem­ent et de l’Urbanisme, le 26 septembre dernier, pour demander une présentati­on à l’Assemblée communale de ce projet :

« Plus de deux mois après, cette requête est restée sans réponse et je le déplore », se désole-t-il.

Le fond et la forme

Il y a bien sûr un problème de forme. Camille Svara, Premier adjoint, soupire pendant la séance : « On se demande à quoi on sert. » De son côté, Nicolas Croesi sort la sulfateuse : « Nous sommes victimes d’un mépris. Nous sommes chez nous, et on ne prend même pas la peine de nous informer. Je

déplore que la plus ancienne institutio­n monégasque soit traitée de cette façon. » Mais il y a aussi un problème de fond : « Les employés du Jardin exotique sont des employés de la commune. Ils m’interrogen­t quand j’y vais. Eux aussi l’ont appris en lisant le journal. Ils me demandent ce qu’ils vont devenir, si le jardin fermera le temps des travaux. Et je n’ai pas de réponse à leur apporter », soupire le maire. Après la parution de l’informatio­n,

le téléphone de la mairie n’aurait pas cessé de sonner. Associatio­ns, administré­s, employés… tous s’inquiètent. Et puis il y a la communicat­ion. « Cela vaut-il la peine de faire des publicités pour le Jardin exotique s’il doit fermer pour travaux ? » De l’argent qui serait dépensé inutilemen­t. Une dépense qui pourrait être évitée si seulement la mairie était informée.

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 ?? (Photo L.M.) ?? Georges Marsan, le maire, entouré de François Lallemand et Nicolas Croesi, conseiller­s communaux.
(Photo L.M.) Georges Marsan, le maire, entouré de François Lallemand et Nicolas Croesi, conseiller­s communaux.

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