Enquête sur le suicide spectaculaire d’un accusé au tribunal de La Haye
Jugée « exceptionnelle » concernant « quelque chose d’inédit », « l’enquête s’oriente sur l’aide au suicide et la violation » de la réglementation sur les substances médicales. Au lendemain du drame qui s’est joué mercredi devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye aux Pays-Bas, la question centrale est la suivante : comment un accusé, le Croate de Bosnie Slobodan Praljak, a pu se suicider devant ses juges ? Une autopsie rapide du criminel de guerre de ans est traitée comme la « plus haute priorité » pour les enquêteurs néerlandais, a déclaré hier Frans Zonneveld, porte-parole du parquet de La Haye. « Un examen toxicologique du corps » sera également réalisé « à court terme », a ajouté Marilyn Fikenscher, procureure au parquet de La Haye. Un test provisoire a cependant déjà révélé la présence d’une « substance
chimique qui peut entraîner la mort » dans la fiole que Praljak a sorti de sa poche avant d’en boire le contenu d’une seule gorgée. Il est ensuite décédé dans un hôpital de La Haye. Avant de commettre cet acte, il avait reçu la confirmation de sa condamnation à ans de prison pour « crimes de guerre ». Debout, face à ses juges, il avait déclaré d’une voix forte : « Slobodan Praljak n’est pas un criminel de guerre, je rejette avec mépris votre verdict », puis avait avalé le contenu de sa fiole.