Migrants: «Un procès injuste» pour le préfet
Un an à la louche, treize mois plus précisément que GeorgesFrançois Leclerc, 51 ans, exerce la délicate fonction de préfet des Alpes-Maritimes. Sa parole est rare. Il le reconnaît, il le revendique. « Je ne suis pas un homme qui communique beaucoup. » confie-t-il. « Un taiseux autant qu’un faiseux », ajouteraient les Normands à propos de ce Bourguignon nommé sur la Côte d’Azur. Autant dire qu’il n’a pas pris à la légère ce premier « Face à la rédaction » de Nice-Matin. Une heure entière à passer en revue les dossiers sécurité, terrorisme, circulation, environnement, des sujets qui impactent la vie quotidienne des Azuréens. Il n’a dégainé aucun joker, a soigneusement soupesé chaque parole. En vérité, il n’est pas difficile de deviner ses agacements, face à ceux qui critiquent la politique de l’État qu’il est chargé de mener à la frontière francoitalienne. Il déchire alors le rideau policé pour crier à la « véritable imposture » et à la «manipulation politique» [voir par ailleurs]. Le tranchant de la main coupant souvent l’air devant lui, il y a des dossiers sur lesquels il s’exprime plus longuement. Qui le passionnent visiblement. Comme le respect du décret Plage. Et la protection de l’environnement. Sortir diplômé de l’Ecole nationale d’administration n’interdit pas, non plus, l’émotion. Quand il évoque les victimes des accidents de la circulation. Et surtout, au moment de conclure, quand il salue avec admiration «la capacité des Niçois à relever la tête», après les événements que l’on sait. Georges-François Leclerc, un préfet qui « met assez peu en scène ce que [il] fai[t] » .Ce qui ne veut pas dire que ce qu’il prévoit de faire en 2018 n’aura pas de retentissement.