Monaco-Matin

En balade

Large vainqueur d’une équipe de Saint-Etienne complèteme­nt dépassée et en pleine crise, l’ASM est de nouveau dauphin du PSG après cette soirée ubuesque et tendue dans le Forez

- MATHIEU FAURE, À SAINT-ETIENNE

Les Monégasque­s n’avaient plus gagné depuis  ans à St-Etienne. Hier soir, ils n’ont fait qu’une bouchée des Verts (-), enchaînant un e succès en L.

Les faits, Monaco s’est amusé dans le chaudron : 4-0. Un score sans appel, qui résume parfaiteme­nt l’écart entre les deux équipes mais qui ne rend pas « hommage » au spectacle auquel nous avons assisté, hier, sur et en dehors du terrain. Pour la première fois de notre jeune carrière, des rangées de CRS faisaient tampon en zone mixte à la fin du match. Dans le même temps, des gaz lacrymogèn­es s’invitaient jusqu’en conférence de presse, séquelles des affronteme­nts entre ultras et forces de l’ordre, dehors. Du jamais vu ! Après tout, on a assisté à un match atypique dans un chaudron amputé de ses deux poumons dans lequel l’ASSE a fait peine à voir. Une crise si profonde que deux heures avant la rencontre, en salle de presse, la présidence bicéphale des Verts (Roland Romeyer et Bernard Caïazzo) a tenu à faire le point sur l’actualité et l’avenir immédiat des Verts, quinzièmes au classement. Une sortie médiatique au timing rare, qui témoigne la mauvaise passe dans laquelle se trouvait l’adversaire de l’ASM, hier. Et le but rapide de Djibril Sidibé n’a pas été du goût des fans locaux. D’ailleurs, une banderole « Direction démission » a fait son apparition en latérales, où les ultras locaux s’étaient déplacés pour faire part de leur ras-le-bol. Après la rencontre, des heurts ont éclaté aux abords du stade.

C’était la fête des paires

Un énervement qui a même gagné le président Roland Romeyer qui, peu avant l’heure de jeu, a voulu rentrer sur le terrain pour s’expliquer avec le corps arbitral à la suite de l’expulsion de Stéphane Ruffier. Lunaire ! Monaco était bien loin des tracas des Stéphanois. Concentrée, la bande à Jardim a récité sa partition comme rarement cette saison. D’ailleurs, l’ASM a enfin pu compter sur des « paires », ce qui faisait sa force l’an dernier. Le duo Sidibé-Rony Lopes, par exemple, a été très complément­aire côté droit. Et puis les excentrés du Rocher ont mis les choses au clair rapidement. Rony Lopes et Lemar sont rentrés constammen­t à l’intérieur, ce qui a complèteme­nt désorganis­é SaintEtien­ne, même si l’édifice était branlant avant même le coup d’envoi. Au bout de 30 minutes de jeu, comme lors de la démonstrat­ion lilloise (4-0, le 22 septembre), Saint-Etienne était coupé en deux, comme broyé par la puissance offensive et le talent du quatuor offensif monégasque au sein duquel Thomas Lemar est une formidable raison de payer sa place dans un stade à moitié vide un vendredi soir de décembre alors que C8 diffusait « Les chevaliers du fiel mettent le feu au sapin ». La suite ? Jeu de passes, transition rapide, des permutatio­ns, et voilà le 4-4-2 de Jardim qui bascule par séquences en 4-5-1, bref, les Verts se sont fait manger. Monaco n’avait plus ramené de victoire du Chaudron depuis dix ans, c’est chose faite. Et avec la manière. On a trop tapé sur les champions de France depuis le début de saison, et pour un tas de raisons (financière­s, jeu produit, affluence) pour ne pas souligner que si Saint-Etienne a été aussi triste à voir jouer c’est que l’AS Monaco a fait un match presque parfait. Une victoire qui permet aux joueurs du Rocher d’attendre le choc de dimanche entre les deux Olympiques avec une roteuse au frigo et des chips.

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Saint-Etienne n’a pas fait le poids face au talent de Radamel Falcao et les autres.
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