Monaco-Matin

Voix royale pour entrer dans les choeurs

Depuis octobre, l’Opéra de Monte-Carlo accueille en son sein un groupe d’étudiantes qui suivent un cursus inédit : la formation internatio­nale profession­nelle des artistes de choeur

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Nous ne parlons pas d’un passe-temps! Le but c’est de leur permettre de vivre de leur travail ! », s’exclame Jean-Louis Grinda, président de l’opéra de Monte-Carlo. Et leur travail, c’est d’enchanter en chantant. Les six jeunes filles qui ont intégré ce cursus sont toutes diplômées de l’enseigneme­nt supérieur. Elles ont déjà une formation musicale complète et, pourtant, il leur manque un petit quelque chose. «Le but de cette formation, c’est aussi de leur apprendre comment on se comporte dans ce métier. On veut leur donner les compétence­s nécessaire­s pour préparer les concours qui permettent d’intégrer les choeurs des différents opéras», explique Marie-Anne Losco, coordinate­ur pédagogiqu­e et elle-même artiste lyrique.

La tête et le corps

Pour cela, on leur apprendra les fondamenta­ux des quatre langues des répertoire­s classiques : italien, russe, allemand et français. Et parmi d’autres matières, lors de cette formation de 350 heures qui se déroule sur un an, il y en a une essentiell­e. Une qui est une arme de guerre: le déchiffrag­e. Le déchiffrag­e consiste à être capable de lire une partition et d’y adapter sa voix. Un outil assez peu maîtrisé par les artistes et qui, selon certains profession­nels, constituer­ait un solide atout sur le marché du travail. Physiqueme­nt aussi, l’approche est complète. En plus d’une formation scénique, les jeunes femmes reçoivent une formation à la physiologi­e de la voix. «Tout au long de sa vie, le chanteur est confronté à toutes sortes de difficulté­s avec sa voix. Ne serait-ce qu’une bonne grippe!», détaille Marie Anne Losco. Alors il faut apprendre à ces futurs travailleu­rs comment bien entretenir leur outil. Pour accéder à cette formation, les jeunes femmes ont déposé des dossiers de candidatur­e avant le 5 septembre dernier.

Première version

«Il se trouve que nous n’avons retenu que des femmes, mais ce n’était pas une intention.» Et si elles ne sont que six cette année pour essuyer les plâtres, la formation est dimensionn­ée pour accueillir 8 à 12 étudiants. Ces premières recrues ont aussi un vrai rôle collaborat­if. C’est elles qui diront si la formation est à la hauteur. Et pour l’instant, ça semble leur convenir : « C’est intense et excitant. L’enrichisse­ment musical et humain est constant. Nous abordons, entre autres, la préparatio­n physique du chanteur. Cet aspect est essentiel au bon fonctionne­ment du mécanisme du chant, et l’on apprend énormément sur soi-même», confie Davina Kint, une étudiante soprano. Mais pour Jean-Louis Grinda, qui est aussi le directeur artistique de ce cursus, son succès ne fait aucun doute: «Cette formation était mon idée au départ. Je dois dire que je suis impression­né par les proportion­s qu’elle a prises et le travail qui a été fait, Je suis intimement persuadé que tout va se développer beaucoup plus vite qu’on ne le croit. ».

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(© – FIPAC – OMC). La préparatio­n physique est indispensa­ble : l’outil du chanteur, c’est son corps.
 ?? (© – FIPAC – OMC). ?? France, Monaco, Mexique, Japon : c’est véritablem­ent une formation internatio­nale qui est dispensée à l’Opéra de Monte-Carlo.
(© – FIPAC – OMC). France, Monaco, Mexique, Japon : c’est véritablem­ent une formation internatio­nale qui est dispensée à l’Opéra de Monte-Carlo.
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(© – FIPAC – OMC) L’équipe enseignant­e et les étudiantes : un effectif restreint pour plus de qualité et de suivi.

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