Défilé de santons dans le village de Roquebrune
Au gré des venelles médiévales et de la salle Sainte-Lucie, pas moins de 350 crèches se dévoilent jusqu’au 7 janvier. Et l’imagination des habitants a été, pour le moins, débordante
Dans la conscience collective, chemin des crèches rime bien souvent avec Lucéram. Pourtant, à l’Est du département, perché sur éperon rocheux, le circuit de Roquebrune-Cap-Martin n’est pas en reste. Loin de là. Voilà dix-sept ans que ces créations traditionnelles et religieuses parsèment les venelles du village. «À l’époque, avec l’association SainteMarguerite, on en comptait à peine 70. Aujourd’hui, c’est 350, confie Michel Marignani, coordinateur bénévole du chemin des crèches. Nous, on ne veut pas se comparer à Lucéram. Avec la demi-douzaine de bénévoles, on veut juste faire vivre le village. »
Crèches du monde
L’homme dégaine son trousseau de clefs. Pour ouvrir les différents antres. Première étape, et non des moindres : la salle Sainte-Lucie où crèchent 165… crèches. Il y a les classiques, forcément. Et celles animées. Michel Marignani appuie sur un bouton. Lumière. Un moulin se met à tourner, de l’eau commence à couler d’une fontaine. « Celle-là a plus de 400 santons et 105 animaux. Sans compter les 640 leds pour faire le ciel étoilé », montre-t-il. Il y a, aussi, la crèche malgache, péruvienne ou même turque. Celle en céramique qui flirte avec celle en toile de jute. Plus loin, une autre en pâtes alimentaires s’acoquine avec une crèche en cougourdons. Certains, créatifs, y ont incorporé des Schtroumpf ou des Playmobil. D’autres des capsules de café ou des cannettes de soda. Bref, carte blanche à l’imagination. Le circuit se poursuit dans les ruelles jusqu’au château mais aussi à la chapelle Saint-Roch. Dans le moindre interstice de fenêtres, les crèches fleurissent bien à l’abri derrière un grillage. Parfois, il faut lever les yeux pour zieuter celles suspendues. Dans l’ancienne forge aux pierres apparentes, 35 crèches se font de l’oeil. Il suffit de coller son nez à la vitre pour qu’une musique hivernale résonne dans l’artère du village. La magie de Noël, paraît-il. « Ce fut un travail de titan pour installer les milliers de santons et de décors. On a mis au moins un mois en tout. Mais ça vau le coup, et on aime donner du bonheur aux gens », sourit Michel Marignani. Le livre d’or ne trompe pas. En moult langues, les compliments sont dithyrambiques. A des années lumières des polémiques que la crèche suscite parfois. Chemin des crèches Dans le village et à la salle Sainte-Lucie, de 14h à 18h. Dans cette salle, possibilité de participer à un atelier de peinture de santons et de motifs de Noël.Enfants et adultes. Gratuit.