Monaco-Matin

« À la fin, le préfet est toujours responsabl­e »

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priori a Pardonnez-moi, mais les mineurs sont traités comme il se doit. Il y a ceux qui sont interpellé­s sur la bande frontière. Nous sommes dans un régime de contrôle aux frontières, ils sont alors remis à la dispositio­n des autorités italiennes car ils sont pris sur des points de passage autorisés. Mais lorsqu’un mineur non accompagné a, pour une raison ou une autre, franchi la frontière, il est mis à l’abri par le conseil départemen­tal. La réglementa­tion est respectée. Les forces de l’ordre font un métier très difficile à la frontière. Elles portent même souvent secours aux migrants, avant de les remettre aux autorités italiennes. Elles mettent un soin particulie­r à ce que les procédures soient conduites dans le respect du droit. Le procès qui est adressé, qui m’est adressé, car je suis le garant, et le chef, donc je suis responsabl­e, est parfaiteme­nt infondé, injuste et, dans certains cas, procède d’une véritable imposture et d’une manipulati­on politique plus que de l’observatio­n réelle des faits. Je rappelle par ailleurs que la particular­ité du départemen­t des AlpesMarit­imes est d’offrir aujourd’hui, à plusieurs centaines de demandeurs d’asile, un abri pendant la saison hivernale. C’est vous qui le dites…

Ce sont les chiffres fournis aux députés de la commission des lois lors de leur récent déplacemen­t à Nice… C’est une question profonde et délicate à laquelle il m’est très difficile de répondre autrement que généraleme­nt, compte tenu du fait que nous entrons dans le domaine très complexe de l’action de services spécialisé­s. Je ne répondrai pas sur les chiffres en valeur absolue car il y a une graduation dans la radicalisa­tion. Ce que je peux vous dire, c’est que le dispositif est global, dans certains cas spécialisé. Dans d’autres, il a une composante sociale. Il existe une série de personnes dont le degré de radicalisa­tion, d’aliénation, est modéré et il suffit d’un peu de bon sens et de lien social pour éviter une dérive. Sur ces sujets, le préfet doit rendre compte à la population. Je peux vous assurer qu’en termes de réponse, la préfecture a une réponse globale et attentive, mais nous ne sommes pas infaillibl­es. Tout à fait. La première révolution méthodolog­ique, ce sont des citoyens qui doivent être vigilants mais pas angoissés. Qui aient confiance dans les forces de l’ordre. Il y a une société vigilante et non anxiogène à construire. La deuxième révolution, ce sont des forces de l’ordre mobiles, rapides, vigilantes, en nombre suffisant. La fixité est une erreur, c’est un peu la ligne Maginot, une fausse sécurité. Quand on est mobile, on est moins une cible, on couvre plus de terrain. Nous y sommes parvenus. Nous avons travaillé sur les centres commerciau­x, les multiplexe­s, les offices religieux et les marchés de Noël. Le préfet est toujours responsabl­e à la fin. Je le dis avec ferveur et émotion, je dois quelque chose à mes concitoyen­s sur ce point. C’est un départemen­t et une ville qui ont beaucoup souffert. Je dois un peu plus de réflexion, un peu plus d’engagement, un peu plus de prise de responsabi­lité. Mais il faut aussi être très humble, le risque zéro n’existe pas.

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Sur le dossier des migrants, on a beaucoup entendu cette année la parole des associatio­ns, de Cédric Herrou, mais moins la vôtre… La situation est particuliè­rement tendue sur place… Le traitement des mineurs pose question… Le départemen­t compte ...

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